Cette fonctionnalité n'est disponible qu'aux utilisateurs disposant d'un compte personnel.
Veuillez vous connecter ou créer un nouveau compte
Attention !
Cette fonctionnalité n'est disponible qu'aux utilisateurs disposant d'un compte personnel.
Veuillez vous connecter ou créer un nouveau compte
17/04/2024
439 vues
Catégorie(s) de la page :
Les mots d’Isabelle Loubère font ressurgir un univers coloré et chaleureux, peuplé de figures pittoresques et truculentes. Dans la salle de repos de l’école de Mées, ce sont les jeunes années de Bernard Manciet qui reprennent vie, de la maison familiale de Trensacq au marché de Mont-de-Marsan en passant par la place de l’église de Sabres ou le cabanon des vacances à Mimizan. La conteuse de la Compagnie du Parler noir saupoudre ses saynètes de mots gascons : « j’ai tiré des fils de certaines nouvelles du recueil Casaus perduts (Jardins perdus) dans lequel il raconte son enfance. D’autres personnages, notamment ceux du marché, sont issus de L'Enterrament a Sabres (L'Enterrement à Sabres) ou de Lo gojat de noveme (Le jeune homme de novembre) ».
À ses côtés, l’artiste Quitterie Duvignac déploie la réplique en miniature de la maison familiale de Trensacq et anime les figurines représentant les personnages gravitant dans le petit monde de Bernard Manciet enfant. Ce « cabinet de curiosités », commandé par les Archives départementales à l’occasion du centenaire de la naissance du poète de la Grande Lande, suscite l’intérêt marqué des 19 enfants de petite et moyenne sections. Tout comme les historiettes d’Isabelle Loubère ont su retenir leur attention, ce qui n’est pas un mince exploit avec des écoliers âgés de 3 et 4 ans. « C’était trop cool, j’ai adoré » s’enthousiasme Elio tandis que Mia a beaucoup aimé la lampe à huile qui éclaire la maison de vacances à Mimizan.
Enea, elle, a été intriguée par le chapeau en forme de vachette qu’arbore Antonio, le bohémien espagnol, champion de course landaise, qui apprend au petit Bernard à attraper les lièvres sans fusil ou à manger les hérissons sans les piquants. Un personnage haut en couleurs qui permet à la conteuse de faire passer, mine de rien, un petit message de tolérance pour égratigner les préjugés à l’égard des étrangers. Pour ces enfants du XXIe siècle, le spectacle est à la fois une immersion dans la Haute Lande des années 30 et une porte d’entrée dans l’œuvre foisonnante et exigeante du « géant de Trensacq », souligne Rachel Durquéty, conseillère départementale déléguée à la Culture : « je suis ravie de la transversalité entre un projet savant des Archives départementales et le projet gascon qui permet de mettre à la portée de tous une œuvre tout de même un peu ardue ».
La « Maison Manciet » reconstituée et les contes autour de l’enfance du poète sont la nouveauté de la 15e édition du Projet gascon. Depuis 2008, cette initiative, portée conjointement par le Département, les services départementaux de l’Éducation nationale et la Fédération française de la course landaise, vise à sensibiliser les petits landais des écoles maternelles et primaires à la richesse et à la diversité des cultures gasconnes.
Outre les contes gascons, les 160 enfants de l’école de Mées ont pu s’initier à la course landaise avec l’ancien écarteur champion de France Didier Goeytes, découvrir le jeu des quilles de 6 avec la Fédération des foyers ruraux ou encore cuisiner des coques avec le musée de la Chalosse. Autant d’expériences enrichissantes, selon Lucile Labenne, la directrice de l’école : « le projet gascon permet d’impliquer l’ensemble des 7 classes. Les enfants se sont donnés à fond pour la course landaise et les quilles. Et pour les ateliers cuisine, certains ont été attirés par les objets anciens du musée de la Chalosse. C’est une ouverture d’esprit sur leur environnement, l’acquisition d’une culture ».
Dans les prochaines semaines, les écoliers de Mées vont apprendre des chansons du groupe Nadau et travailler à une exposition qui sera présentée lors de la « Course des Pitchouns » le 15 juin dans les arènes de Mont-de-Marsan. Un bel écrin pour parachever une action culturelle qui aura concerné cette année près de 51 classes volontaires, soit 1 100 petits landais issus de 12 écoles primaires* du département. Depuis 2008, le Projet gascon a bien grandi, se réjouit Rachel Durquéty : « sous la houlette de l’équipe du développement culturel, on est parti d’une simple découverte de la course landaise à une offre qui s’est énormément enrichie culturellement au fil des éditions, en passant par la langue, le conte, les quilles. Ce gascon-là s’ouvre sur le monde actuel ».
* Les 12 écoles participantes pour l’année 2023-2024 : Carcen-Ponson, Cazères-sur-l’Adour, Hastingues, Le Vignau, Mées, Saint-Aubin, Saint-Geours-de-Maremne, Sainte-Marie-de-Gosse, Souprosse, Vieux-Boucau-les-Bains, Villenave et Ychoux
Pour aller plus loin
Les sites du département