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03/06/2025
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Casques ajustés, mains un peu hésitantes sur le guidon, Virginie, Sylvie et Cassy, aides à domicile au CIAS du Pays Morcenais enfourchent pour la première fois un vélo à assistance électrique. « Finalement, c’est plus simple que je ne pensais ! », s’étonne Sylvie après quelques mètres dans le centre de Morcenx-la-Nouvelle. Autour d’elle, entre essais prudents et premières accélérations enthousiastes, Virginie tout sourire constate qu’en « un coup de pédale, on part ! Et sur les dos d’âne aucun effort ! »
Pour Cassy, déjà habituée à se rendre au travail à vélo, ce nouvel équipement pourrait bien lui changer la vie : « ce n’est pas fatigant et on gagne du temps », observe-t-elle. Elle ajoute : « la semaine dernière j’ai dû manquer le travail à cause d’un lumbago dû à ma mauvaise position sur mon vélo. Avec celui-là, tout neuf et plein d’options, ça ne devrait plus m’arriver ! » Reste tout de même une question en suspens : « maintenant il va falloir que je trouve où le garer chez moi… »
Cette session de prise en main coordonnée par l’agence Auxilia Conseil marque le lancement officiel d’une expérimentation inédite dans les Landes, pilotée par le Département et étendue à cinq territoires avec l’implication des CIAS : Pays Morcenais Tarusate ; Grands Lacs / Côte d’Argent ; Seignanx / Maremne Adour Côte-Sud ; Cœur Haute Lande / Landes Armagnac et Mont-de-Marsan Agglomération. L’objectif ? « Donner des moyens aux agents de travailler sans discrimination », affirme Paul Carrère, vice-président du Département en charge de la Solidarité. En somme : « que l’on ait une voiture ou non, les moyens de l’entretenir ou pas, le permis ou non, on doit pouvoir se déplacer et travailler », précise-t-il.
C’est en 2022, face aux difficultés de recrutement rencontrées par les CIAS landais dans le secteur de l’aide à domicile, que le projet prend forme. Une étude de terrain menée par Auxilia Conseil confirme que ces tensions pourraient en partie s’expliquer par des problèmes de mobilité : des personnes ont les compétences pour exercer ces métiers, mais pas toujours les moyens financiers de posséder un véhicule.
Pour lever ces freins, le Département a déjà mis en circulation une quarantaine de véhicules sur les territoires-tests. Dans le Pays Morcenais, une première flotte a été déployée en février avec deux voitures électriques, deux hybrides et deux sans permis. Et les premiers retours des aides à domicile sont encourageants. Delphine s’estime délivrée « du stress de prendre mon véhicule pour aller travailler ». Elle éprouve « un réel soulagement de ne plus risquer d’être en panne et de ne pas avoir à mettre de l’essence. Sans compter que je n’ai plus de souci d’entretien avec ce véhicule ! »
Si Chrystelle et Julie ont dû s’habituer à la conduite des véhicules électriques, elles apprécient aujourd’hui les avantages d’en avoir une à disposition. « Avec nos vieilles voitures, on se demande toujours si elles vont démarrer ! » sourit Chrystelle. « C’est vraiment moins de stress », confirme Julie. Et Élisabeth de conclure : « je fais beaucoup de route et ces voitures sont très fiables. Je suis vraiment contente ! »
Au-delà des économies sur les frais d’entretien qu’engendre un véhicule personnel, ce dispositif permet également de supprimer « la part d’assurance professionnelle », se félicite Jérôme Baylac-Domengetroy, président de la Communauté de communes du Pays Morcenais. En tant que maire de Morcenx-la-Nouvelle, Paul Carrère se dit « fier que le CIAS soit le promoteur de cette expérimentation ».
Cette initiative est également perçue comme une marque de reconnaissance, en témoigne Delphine : « même les bénéficiaires sont contents pour nous ! En me voyant arriver avec ma voiture, ils m’ont dit : enfin ! » Paul Carrère rappelle de son côté que « mettre en place un tel dispositif nécessite du temps, notamment pour en assurer le financement ».
L’expérimentation dans les CIAS est ainsi lancée avec le soutien du Département, qui finance un tiers du projet, soit 250 000 euros avec l’ambition d’étendre ce dispositif à l’ensemble du territoire d’ici 2026. Ce déploiement qui nécessitera un budget conséquent, estimé entre 3 et 6 M€, poursuit le double objectif de mieux reconnaître le travail des agents et d’attirer de nouvelles recrues.
Mais avant d’envisager cette prochaine phase, Paul Carrère insiste : « il faut d’abord nourrir la réflexion, recueillir vos retours pour construire une base solide ». S’adressant directement au personnel, Jérôme Baylac-Domengetroy souligne l’importance de leur implication : « c’est vous qui êtes à la baguette ! Nous avons besoin de vos retours, cette démarche doit partir du terrain ». Dernière étape à venir : floquer les véhicules. Un symbole fort, à la hauteur de cette ambition collective de redonner de l’attractivité à des métiers essentiels.
Pour aller plus loin
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