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Dans le feu de l’action

17/08/2020

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© C. Chambres | Dpt 40

Récit d’un après-midi chargé au cœur du Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours (CODIS), confronté à de multiples feux d’orage dans le massif forestier landais.

Mercredi 12 août, 15 h 30 : l’adjudant-chef Bernard Gilles scrute les écrans disposés devant lui dans la salle du Centre de supervision et de contrôle (CSC). Une fumée suspecte a été détectée automatiquement par une des caméras munies d’algorithmes installée sur la tour de guet d’Ygos. Aussitôt, l’opérateur consulte les caméras installées à Sabres et à Morcenx, qui confirment ses soupçons. En quelques minutes, par le biais d’une triangulation informatique, il peut envoyer les coordonnées GPS de départ du feu au lieutenant Simon Laurain, l’officier CODIS de permanence dans la pièce attenante, la salle de feux. Celui-ci envoie donc sur le lieu-dit Mascara dans la commune d’Arengosse 4 unités provenant des centres de secours de Labrit, Labouheyre, Pissos et Roquefort. La mairie et la gendarmerie sont ensuite prévenues.

En une grosse vingtaine de minutes, le CODIS fait la preuve de sa réactivité. Pour le lieutenant Bernard Laborde, chef de service au CTA Centre de traitement de l’alerte) CODIS, « la stratégie de lutte contre les feux de forêt repose sur l’attaque précoce des incendies naissants, de façon dynamique. Elle s’appuie sur trois points clés : le maillage, la mobilisation, la détection ».
 

Chaque unité d'intervention feux de forêt (UIFF) est composée de deux camions citernes et d'un véhicule 4x4 © K. Dales | SDIS 40

Trois piliers : maillage, mobilisation, détection

Les pompiers landais ont la lourde tâche de protéger les 600 000 hectares du plus grand massif forestier européen. Les deux-tiers des 60 centres de secours landais sont situés à proximité immédiate de la forêt, soit un tous les 15 à 20 kilomètres, ce qui donne l’assurance d’une arrivée rapide sur les lieux de sinistre. Autre avantage de ce maillage serré : une surveillance active et une connaissance aigue du massif. À 15 h 50, le lieutenant Tastes du centre de secours de Pissos alerte par radio le CODIS d’un départ de feu à Trensacq, « 2 à 3 ha de pins d’une quinzaine d’années au lieu-dit Graouet ». En liaison constante avec le lieutenant Laurain, il prend le commandement des opérations de secours et demande l’envoi de véhicules depuis Pissos, Luxey, Ygos, Ychoux, et Biscarrosse.

C’est le deuxième axe fort sur lequel les pompiers landais basent leur stratégie de défense : une capacité de mobilisation proportionnée au niveau de risque, défini en 5 paliers allant de faible à très sévère. Le lieutenant-colonel Jean-Marc Antonini, directeur opérationnel du SDIS (Service départemental d'incendie et de secours, dont dépend le CODIS) et chef de site de permanence ce jour-là, adopte la procédure liée au risque sévère. Quatre unités et un camion-citerne grande capacité sont dépêchés sur la plupart des feux d’orages qui se multiplient (Sore, Taller, Sanguinet, après Arengosse et Trensacq). Soit 13 véhicules et 22 sapeurs-pompiers professionnels ou volontaires. « Suite aux orages de la nuit dernière, la foudre a pénétré dans le sol qui se consume doucement. Avec l’élévation des températures dans l’après-midi, le feu se développe et sort. On ne prend pas de risque », explique l’officier. 
 

Assis, de gauche à droite : les lieutenants Simon Laurain et Bernard Laborde © C. Chambres | Dpt 40

De nouveaux orages violents sont prévus dans la soirée dans le sud-est et l’est du département. Lors du briefing du CODIS, le lieutenant-colonel Antonini annonce la convocation de deux officiers supplémentaires pour la nuit. La mobilisation s’appuie sur l’anticipation, grâce à des points réguliers avec les services de la météorologie nationale. « Lorsqu’on a un doute, on n’hésite pas à appeler la météo régionale à Bordeaux. Cela nous permet d’anticiper », confirme le colonel Olivier Lhote, directeur adjoint du SDIS 40.

Depuis 1947 et la création du Corps forestier, ancêtre du SDIS, le système de détection dans les Landes est confié aux pompiers, et non pas à la Chambre d’agriculture ou au Conseil départemental, comme cela se pratique ailleurs. C’est une spécificité du sud-ouest et c’est le troisième pilier landais de la lutte contre les feux de forêt. Depuis 2007 et la mise en place de la vidéo-surveillance, les 19 tours de guet sont reliées au Centre de supervision et de contrôle adossé au CODIS. « Actuellement, la surveillance se déroule tous les jours de  10 h à 19 h 30. Et on peut monter en puissance si nécessaire », assure le lieutenant Laborde. Sur le plateau voisin, le Centre de traitement de l’alerte (CTA) gère les appels au 18 et relaie au CODIS tout signalement utile. 

L'adjudant Bernard Gilles surveille les images envoyées par les caméras des 19 tours de guet © C. Chambres | Dpt 40

L'indispensable travail cartographique

Au fil des heures, la salle s’est remplie. Les opérateurs sont en liaison constante avec les commandants des opérations de secours (COS) sur le terrain. À Taller, le lieutenant Pinaud, aux prises avec deux feux distincts, demande l’envoi d’une unité supplémentaire et un officier pour le seconder. Il a en effet repéré deux habitations à proximité grâce à un outil présent dans chaque véhicule en intervention comme dans la salle du CODIS : la carte-métier. Élaborée en collaboration avec la DFCI (Défense des forêts contre les incendies) notamment, elle recense l’ensemble des pistes du massif forestier (22 000 kilomètres !), les points d’eaux où les camions citernes peuvent se réapprovisionner, les habitations, etc. Un travail de fourmi indispensable, selon le lieutenant-colonel Antonini : « L’anticipation est possible grâce à ce système d'information géographique (SIG). Le COS de Taller savait qu’il y avait un point sensible grâce à la lecture de la carte-métier. On ne cesse d’enrichir et d’actualiser les cartes avec les données remontées par les pompiers des centres de secours. On appelle ce travail la prévision ».

Sur les écrans géants de la salle de feux, la carte-métier trouve sa traduction informatique, avec en plus les déplacements des véhicules d’intervention. En temps réel, on peut suivre les mouvements des effectifs sur le théâtre d’action. Impressionnant.

À 18 h 30, les différents feux sont fixés : « cela signifie qu’ils ne progressent plus et qu’on peut en faire le tour complet », explique le lieutenant Laborde, « la situation est favorable mais il faut continuer à les arroser, il reste encore beaucoup de travail ».
 

La progression des différentes unités sur le terrain s'affiche en temps réel sur l'écran géant du Codis © C. Chambres | Dpt 40

Le chiffre

37,9 : en million d'euros, le budget du SDIS 40 en 2019. La contribution du Département s’élève à 19,6 M€.

Le 13 août dernier, sur proposition de son président Xavier Fortinon, le Conseil d’administration du SDIS 40 a voté  une hausse de la prime de feu de 19 à 25 % du traitement indiciaire des sapeurs-pompiers professionnels. Cela représentera un gain mensuel d’environ 100  euros net par agent. 

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