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La passion du cinéma brûle toujours à Contis

19/09/2021

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© S. Zambon | Dpt 40

Une nouvelle équipe a pris les rênes du festival qui s’est achevé dimanche 19 septembre. Guidée par l’ombre bienveillante de Betty Berr, la fondatrice du rendez-vous, récemment décédée.

La 26e édition du festival de Contis ne pouvait commencer sans un hommage à Betty Berr, fondatrice de la manifestation en 1996 avec son compagnon, son âme sœur, Rainer Wothe. Arthur H a fait chanter la salle comble « pour Betty et Rainer », tant ce couple paraissait indissociable. Le chanteur a évoqué « une femme qui adorait marcher sur la plage, une femme de soleil, une femme de lumière ». 

 

Après 25 années à la tête du festival, Betty Berr en avait confié les clés à une nouvelle association, « Contis culture et cinéma ». Julien Pitet, son président, se souvient de sa première rencontre avec elle : « j’étais venu voir un film et j’étais seul dans la salle. Je voulais partir. Betty et Rainer m’ont dit de rester, ils m’ont offert un verre et ils ont regardé le film avec moi. On en a discuté après la séance et je les ai plus jamais quittés ». Comme les autres membres de la nouvelle équipe, composée de trentenaires passionnés du 7e art, il a intégré tout naturellement l’organisation de la manifestation et en a appris auprès de ses créateurs les codes si particuliers : « Je suis très rigoureux. Betty et Rainer m’ont transmis une douce folie, qu’ils incarnaient ici. Ils avaient cette capacité à désacraliser le cinéma. Au départ, on ne savait pas faire grand-chose et ils nous ont expliqué les ficelles sans jamais nous brider. C’était ‘essayez par vous-mêmes !'’ ».

Betty était une femme à deux têtes ; une tête très bronzée, avec les cheveux bouclés ; et une tête très bronzée, avec les cheveux bouclés, qui s’appelle Rainer.

Citation de Arthur H, dans son hommage à Betty Berr et Rainer Wothe

Les secrets d’une fidélité

Le public ne s’y trompe pas, fidèle, curieux des trouvailles et pépites que savaient dénicher l’ancienne actrice (aperçue dans des films de Tanner, Deville, Gatlif…) et son complice. Malgré les contraintes dues à la Covid, les spectateurs sont revenus en nombre cette année, ce qui ne surprend finalement pas tant que ça Mathias Fournier, le nouveau programmateur : « la force du cinéma ici, c’est un côté très artisanal, avec une incarnation par les personnes. Il y a un lien direct entre le public et l’organisation, grâce d’abord à la qualité de la programmation. On sélectionne nos films un peu comme un libraire ou un caviste de quartier choisissent leurs livres ou leurs vins en pensant à leurs clients. Et il y a aussi la chaleur, la magie de Contis, avec son décor, son atmosphère hors du temps ».

Le public a répondu présent dès la cérémonie d'ouverture © S. Zambon | Dpt 40

 

La station balnéaire de Saint-Julien-en-Born a été gagnée par le virus du cinéma. Julien Pitet a même écrit un livre sur la question*, à partir d’un constat : « Contis, ce n’est seulement qu'une centaine d’habitants à l’année mais un nombre étonnamment élevé de réalisateurs, d'acteurs, de techniciens, notamment dans la nouvelle génération ». « Ici, c’est la vitrine de notre politique de cinéma », abonde Rachel Durquéty, vice-présidente du Conseil départemental, déléguée à la Culture, « Betty et Rainer sont des militants, qui ont réussi le pari fou de créer un festival international dans ce territoire. Et la Maison Bleue est à deux pas. Cette résidence d’écriture**, initiée par le Département, est un dispositif important, au même titre que le Bureau d’accueil de tournages des Landes (BAT40) qui est situé à Dax ». 

« Un festival d’émergence »

Pour cette 26e édition, la première sans Betty et Rainer, la nouvelle direction n’entendait pas transformer l’ADN du festival. « Ils avaient créé une identité propre qu’on essaiera de faire perdurer à notre façon », assure Mathias Fournier. On a donc retrouvé des avant-premières de six long-métrages européens, le concours de nanométrages (très-courts-métrages de 45 secondes maximum), les partenariats avec des festivals étrangers ainsi que le concept d’éducation à l’image avec des projections de court-métrages pour les collégiens et – nouveauté 2021 – un jury jeunes. Les séances de réalité virtuelle, instaurées en 2017, se tenaient à la Chapelle : « c’est l’idée de montrer une autre forme de cinéma », revendique Julien Pitet, « on assume ce côté laboratoire et d’aller défricher de nouveaux modes de création, de diffusion, de langage ».

Une des nouveautés de l'édition 2021 : un jury jeunes pour la compétition européenne de courts-métrages © S. Zambon | Dpt 40

 

Le cœur battant du festival, qui a assis sa réputation internationale, demeure la compétition européenne de courts-métrages (voir palmarès ci-dessous). L’an dernier, l’édition en visio avait compilé 3 500 vues, notamment de l’étranger (Allemagne, Brésil, Italie, États-Unis). Cette année, l’organisation a visionné 750 films pour en choisir 36, issus de 14 pays différents. Toutes les formes – fiction, documentaire, animation – sont les bienvenues. « Beaucoup de scénarios traitent de femmes fortes, qui réagissent face à des situations compliquées », analyse Mathias Fournier qui « s’est beaucoup amusé à créer une histoire avec plusieurs, parce quand on met deux films côte à côte, ils réagissent entre eux ».

La nouvelle équipe a apposé sa marque avec une nouvelle compétition, dédiée aux films de fin d’études ou autoproduits. « Lorsque les jeunes réalisateurs sortent de l’école de cinéma, ils sont confrontés à un grand vide, à un flottement. C’est dans ce moment de fragilité qu’on a voulu les soutenir. Nous nous voulons un festival d’émergence », explique Mathias Fournier.

Une autre façon, selon Julien Pitet, de rendre hommage à Betty Berr et à sa « passion incroyable pour la jeune création ».
 

 

* Contis et le cinéma – Histoire d’un siècle de lumières, de Julien Pitet, Éditions du Carraou (2020).


** Fabien Gorgeart, qui a obtenu avec La vraie famille deux prix lors du festival du film francophone d’Angoulême fin août, a bénéficié de la bourse et de la résidence d’écriture de la « Maison Bleue » pour ce film. Avant son passage au long-métrage, Le Département des Landes a soutenu deux courts-métrages de Fabien Gorgeart tournés dans les Landes : Le sens de l’orientation (2011) et Comme un chien dans une église (2007). L’auteur et réalisateur les présente le 18 septembre au public de Contis lors d’un nouveau-rendez-vous intitulé « Dans la cour des grands » : une projection – rencontre de courts-métrages d’un réalisateur passé entretemps au format long.
 

Le Palmarès 2021

Compétition européenne de courts-métrages

Grand Prix
Free fall d’Emmanuel Tenenbaum (Bien ou Bien productions)

Prix spécial du jury
Blue flower de Saadi Constantine (TTT, Bobi Lux, Film Delivery)

Mentions spéciales (ex-aequo)
La bobine 11004 de Mirabelle Fréville (Les 48° Rugissants Productions, En Roue Libre)
Précieux de Paul Mas (Je Suis Bien Content)

Prix jury jeunes (ex-aequo)
Solarium de Jonathan Koulavsky (Marianne Productions)
Souvenir souvenir de Bastien Dubois (Blast Production)

Prix du public
La flûte enchantée de Geordy Couturiau (Miles Cinéma)

 

Compétition de courts-métrages écoles et/ou autoproduits

Prix Manifest
Trait calme de Gabrielle Mouret

Prix Vidéo de poche
La lutte contre moi de Paul Nouhet

Prix Tapages & nocturnes
L’enfant orange de Alexandre Desane
 

 

Concours de nanométrages
 

L’esquive de Nicolas Farca
Mon champ de Simon Grass
Pas aujourd’hui de Emma Chevalier
Une lueur dans la nuit de Damien Cretinon
 

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