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26/11/2021
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Créé en 2014, implanté sur le site du pôle Jean-Bertin à Tarnos, le Pôle territorial de coopération économique (PTCE) est l’héritier d’une longue histoire d’organismes guidés par les principes de l’économie sociale et solidaire (ESS). Jean-Marc Lespade, maire de Tarnos et président du Comité de Bassin d’Emploi (CBE) du Seignanx, en rappelle les principes : « c’est l’idée de la démocratie. Un homme, une voix. Les orientations sont définies par l’ensemble des acteurs. Les éventuels profits générés sont redistribués à l’intérieur de la structure ».
Il y eut les sociétés coopératives alimentaires gravitant autour des Forges de l’Adour (1881-1965). Puis, au début des années 1970, le Foyer des jeunes travailleurs de Tarnos, proposant des solutions d’hébergement collectif aux jeunes en formation ou employés dans la zone industrielle voisine. Face à la vague de licenciements du début des années 1980, le Comité de bassin d’emploi (CBE) voit le jour en 1982, avant d’être élargi au canton du Seignanx en 1993. Il regroupe élus, chefs d’entreprises, organisations syndicales et acteurs de l’économie sociale et solidaire, afin de trouver des solutions collectives et concertées à la crise sociale.
« Au fil du temps, c’est un collectif de structures qui a été mis en place et coordonné autour d’un projet partenarial animé par le CBE du Seignanx. On parle d’une organisation démocratique qui vient naturellement faire le lien entre l’économique et le social », explique Stéphane Montuzet, directeur du CBE. Le PTCE fédère une quinzaine d’acteurs, couvrant les champs traditionnels de l’ESS. On recense des entreprises d’insertion comme le restaurant solidaire Eole – 65 collaborateurs, dont 15 en insertion, livrant 5 500 repas par jour de Dax à Hendaye – ou Items, spécialisé dans le bâtiment, les espaces verts et la propreté. Le centre PERF forme environ 2 000 stagiaires par an, de Dax à Saint-Jean-de-Luz, et dans tous les secteurs d’activité (bâtiment, écoconstruction, numérique, aides à la personne, etc.). De leur côté, les SCIC Interstices ou Habitat Eco-Action accompagnent les créateurs d’entreprises.
Signalons encore À Lundi, qui rassemble 5 groupements d’employeurs (GE) dans tous les métiers, avec une forte implantation historique dans les domaines du bâtiment, de l’industrie et du commerce. « Le but est de recruter différemment », indique Jean-Bastien Lacroix, son directeur des opérations, « notre objectif est de travailler avec des jeunes sans qualification, des personnes en chômage longue durée ou en reconversion forcée. On les suit sur les thématiques du logement, de la mobilité ». Eva Belin, maire d’Ondres et conseillère départementale déléguée à l’ESS, souligne l’implication des 239 entreprises adhérentes de ces GE : « c’est de leur part une démarche volontariste. Elles savent que le recrutement du salarié va leur coûter un peu plus cher mais qu’il sera réellement accompagné. Et le groupement d’employeurs est là pour les rassurer ».
Traditionnellement tourné vers l’industrie et le bâtiment, le PTCE Sud Aquitaine explore désormais les thématiques de la transition écologique, des circuits alimentaires, de l’économie circulaire… Géographiquement, les entreprises partenaires ont étendu leur rayon d’influence bien au-delà du Seignanx. « Il n’y en a pas une seule qui n’ait un développement au minimum vers le sud des Landes, le Pays Basque et le Béarn », assure Stéphane Montuzet. Et les coopérations régionales, nationales et même transfrontalières avec l’Espagne sont de plus en plus fréquentes.
Pour animer le PTCE, le directeur du CBE du Seignanx mise sur l’interaction permanente entre ses composantes. Par exemple, le GE À Lundi dialogue régulièrement avec le centre de formation PERF et écoute les besoins des entreprises d’insertion. « On travaille autant sur l’écosystème que sur la manière de faire travailler toutes les structures ensemble, des entreprises classiques à celles de l’ESS », insiste Stéphane Montuzet.
Il peut compter sur des outils élaborés au gré des réflexions collectives du CBE. Le Plan local pour l’insertion et l’emploi (PLIE) a été créé en 1997, à partir de fonds européens. « Les gens qui travaillent au PLIE sont des petites fées, qui travaillent vraiment de manière personnalisée », se félicite Eva Belin.
C’est également dans un dialogue permanent entre membres du CBE et employeurs qu’a été construite en 2008 la Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences du territoire (GPECT). Il s’agit de « partir de la réalité sociale territoriale, regarder quels sont les emplois de demain », éclaire Laurent Rebière, directeur d’Habitat Jeunes Sud Aquitaine. Cela permet d’infléchir les orientations de formation, par exemple. Ainsi, Isabelle Dufau, présidente de la Communauté de communes du Seignanx, a alerté le CBE sur les gros problèmes de recrutement dans les métiers de l’aide aux personnes. Les acteurs du PTCE (PLIE, centre PERF, etc.) sont dès lors mobilisés pour faire venir des jeunes dans ces métiers et les former.
Le PTCE Sud Aquitaine en chiffres
300 emplois permanents dans les entreprises de l’ESS
40 postes en insertion professionnelle, dont 65 % sur un emploi durable
2 000 stagiaires formés par an
35 millions d’euros de chiffre d’affaires pour les entreprises de l’ESS
Pour aller plus loin
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