Questions à... Marc Large

Vous avez reçu le Grand Prix du dessin de presse 2020. Quel a été votre réaction ?

Marc Large : J’ai évidemment été très touché par ce prix. Mon dessin, Avant de commencer, je vous propose une minute de rire a été publié dans Sud Ouest pour l’ouverture du procès de Charlie Hebdo. J’ai dessiné pour Charlie et ceux qui ont trouvé la mort dans l’attentat étaient des potes, en particulier Tignous. Donc oui, c’est très émouvant pour moi. Très symbolique aussi. En m’attribuant ce prix le jury a voulu manifester le soutien aux dessinateurs de presse et l’attachement du club de la presse des Hauts-de-France à la liberté d’expression par le dessin et la caricature.

Vous publiez aux éditions Passiflore vos coups de crayon de 2020. Quel regard portez-vous sur une année extraordinaire à tout point de vue ?

Marc Large : Oui, 2020 a été une année complètement folle, qui commence avec une histoire de pangolin. Ça n’arrête pas ensuite. Il y a la pandémie mais aussi des phénomènes climatiques extrêmes un peu partout dans le monde, ces incendies en Amazonie et en Australie. Les drames se succèdent. Les attentats ressurgissent. Socialement, c’est une catastrophe avec la pauvreté qui gagne du terrain. Nous, les dessinateurs de presse, sommes les témoins de cet air du temps. Nous essayons d’établir une complicité avec le lecteur, une connivence par le biais de l’humour. C’est aussi une manière de montrer qu’on n’est pas dupe de tout ce qui arrive.

Marc Large : Le coup de crayon de 2020 aux éditions Passiflore, préface de Bruno Solo et Iturria, 12 €.