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21/01/2021
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Depuis les premiers échanges début 2020, les différents acteurs institutionnels et associatifs ont mis en œuvre une démarche collaborative pour engager les Landes dans un plan ambitieux de transition énergétique. Pour aboutir à un objectif commun : l’autonomie énergétique des Landes en 2033.
Pour ce faire, 6 différents comités techniques, rassemblant plus de 170 participants, ont planché sur « des objectifs réalistes, qui puissent être déclinés de manière opérationnelle », explique Lucie Taverne, directrice de l’Environnement au Département des Landes.
L’autonomie énergétique passe d’abord par une maîtrise des dépenses. Le secteur résidentiel est en particulier ciblé, avec 31 % de réduction de la consommation d’énergie visé d’ici 2030. Le Département table sur la rénovation énergétique des bâtiments et son président, Xavier Fortinon, cite volontiers en exemple XL Habitat « principal bailleur social du département, qui gère 7 % du parc immobilier landais et qui a réhabilité plus de 1 000 logements depuis 2015. Si les 93 % de propriétaires restants suivent la même trajectoire, imaginez les gains que cela peut engendrer ».
17 EPCI* se sont dotés de plateformes gratuites de conseil, destinées aux particuliers cherchant à réduire leur facture énergétique. Anne Serre, directrice de l’association SOLIHA, témoigne de l’intérêt croissant des Landais pour la question : « depuis le 4 janvier, nous gérons le guichet unique commun à 14 EPCI. Ces derniers jours, nous recevons entre 40 et 50 appels par jour. C’est un bon démarrage, mais il faut que tout ce travail d’accompagnement administratif et financier des particuliers soit relayé par l’artisanat et qu’il débouche sur la réalisation des travaux ». Le Département devrait financer ces structures de conseils à hauteur de 135 000 € pour 2021.
Autre levier important, le transport, avec 44 % de baisse de la consommation attendu. Renaud Lagrave pointe « un très gros travail à mettre en place sur le fret ferroviaire ». De plus, constatant que 86 % des Landais prennent leur voiture pour aller travailler, le vice-président de la Région Nouvelle-Aquitaine enjoint les entreprises « à s’approprier le plan de déplacements de leurs salariés ». Le Conseil départemental travaille déjà sur celui de ses agents mais, plus largement, présentera en 2021 sa stratégie pour des mobilités plus douces, construite avec les intercommunalités.
Au total, tous secteurs confondus, en incluant agriculture, industrie et tertiaire, le Département vise à s’aligner sur l’objectif donné par le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET), soit 25 % de baisse de la consommation d’énergie pour 2030.
À l’heure actuelle, 39 % des besoins énergétiques des Landes sont couverts par les énergies renouvelables. L’objectif est d’atteindre 83 % en 2030. Le département peut s’appuyer sur un gros potentiel de développement de l’énergie électrique renouvelable, grâce au photovoltaïque, tant au sol (autour de 4 000 ha en 2030) que sur les toitures (environ 5 millions de m2 de panneaux). La préfète des Landes, Cécile Bigot-Dekeyzer, met toutefois en garde « contre la multiplication des timbres-poste, des petits champs disséminés ici et là, sans cohérence ni logique ». Et Xavier Fortinon prévient lui d’un autre écueil, qui serait d’empiéter à l’excès sur les surfaces agricoles et forestières ou sur les espaces de biodiversité. Dans cette optique, une réflexion est menée sur l’utilisation de parkings, de friches industrielles ou commerciales.
Avec le biogaz, autre filière à fort potentiel, le Département compte multiplier par 4,3 sa production d’énergie électrique renouvelable d’ici 2030. Et pourrait envisager d’exporter le surplus dès 2024.
En ce qui concerne les énergies thermiques, largement dominées par la biomasse (en particulier le bois), le scénario volontariste est une multiplication par 1,2 de la production de chaleur renouvelable. La géothermie, la récupération de chaleur et le solaire thermique sont les pistes de développement les plus intéressantes.
Les orientations stratégiques sont définies. Elles devraient permettre de réduire de 20 % les rejets de CO2, de limiter la hausse de la facture énergétique du territoire et d’augmenter les retombées économiques locales (924 M€ escomptés en 2030), grâce aux infrastructures à mettre en œuvre.
Cécile Bigot-Dekeyzer prévient : « Il y a nécessité de descendre vers un plan d’actions très opérationnel et précis afin que chacun voie concrètement ce qu’il peut apporter ». Et Xavier Fortinon de renchérir : « Il faut que tout le monde puisse s’en saisir. Les enjeux sont cruciaux en terme d’environnement, d’emploi, de pouvoir d’achat et d’indépendance énergétique ».
* EPCI : Etablissement public de coopération intercommunale (= Communauté de communes ou d’agglomération)
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