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21/05/2025
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Les clichés collent parfois encore à la peau de ce métier peu connu : seconde maman, aide-ménagère, « serpillothérapeute »... Mais les TISF (ex-travailleuses familiales) relèvent bien d'un statut de travailleur social, intervenant notamment dans le cadre du soutien à la parentalité ainsi que de l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
Dans les Landes, elles - puisque ce sont uniquement des femmes - sont 28 à se déplacer au domicile des familles le plus souvent en situation de précarité (367 accompagnées l'an passé). Un groupe maille la zone Mont-de-Marsan et nord des Landes, un autre Dax et sud du département, toutes salariées de l'ADMR (réseau national associatif Aide à domicile en milieu rural) de Soustons. « Il s'agit d'aider les parents et faire grandir leurs enfants dans les meilleures conditions possibles », résume Laurence Arotçaréna, coordinatrice du service Vest'A (pour Valoriser, Ecouter, Soutenir, Transmettre et amener les gens vers l'Autonomie) de l'ADMR.
« Notre particularité », témoigne Emmanuelle qui travaille comme TISF depuis 10 ans après une reconversion professionnelle, « est d'être multifonctions, multi-casquettes. En allant, seule, à leur domicile, on aide à la vie quotidienne, dans la transmission de savoir-faire, l'accompagnement dans tous les domaines : ça peut aller du réaménagement d'une chambre à l'arrivée de bébé par manque de place, à apprendre à gérer un budget serré pour une alimentation mieux équilibrée, ou aider à améliorer son hygiène... On fait beaucoup de soutien à la parentalité, et aussi des visites médiatisées accompagnées pour des enfants placés en famille d’accueil ou en institut et qui ont le droit de visite de leurs parents au domicile parental. On est présente pour sécuriser la rencontre et retravailler le lien ».
« On est là pour tous les motifs de la vie, grossesse, naissance, séparation, deuil, pour aussi donner du répit à des parents d'enfants porteurs de handicap », ajoute Véronique, TISF depuis 1999, après avoir été enseignante et dans l'animation de marchés.
Un métier dans le concret donc, qui demande beaucoup de bon sens, entre psychologie des parents et des enfants, cadre et limites à poser, pour réussir « à faire faire et à mieux éveiller chacun ». « Un métier très enrichissant, où il faut constamment s'adapter et qui nous fait grandir du côté personnel, car on apprend sur nous-mêmes auprès des personnes qu'on accompagne », insiste une autre TISF.
Leur mandat vient essentiellement de la Caf (Caisse d'allocation familiales) et du Conseil départemental qui finance leurs interventions à hauteur de plus de 11 000 heures chaque année, à raison, par exemple, de 4 heures par mois pendant 6 mois pour certaines familles, plus ou moins pour d'autres qui peuvent être suivies plusieurs années, et quelques fois, sur plusieurs générations.
Ateliers couture, goûter, jardin, alimentation, décoration... « Pendant les vacances scolaires, on trouve des sorties pour les enfants, on a pu aller ramasser des coquillages et des cailloux à la plage pour faire des ateliers décoration. On peut amener des familles planter des semis et récolter à la fin nos légumes pour faire un repas partagé », met en avant Valérie qui s'est réorientée vers le travail social après un bilan de compétence et des années dans le commerce. L'occasion souvent pour les parents et enfants de redécouvrir des compétences et se revaloriser.
Car, ces dernières années, avec le Covid notamment, les TISF qui se trouvent parfois impuissantes face aux délais de prise en charge pour placer des enfants dans des structures mieux adaptées, disent sentir une dégradation du moral des familles qui « vivent souvent trop avec les écrans, dans un monde anxiogène, avec des plus jeunes en difficulté scolaire, du harcèlement sur les réseaux sociaux... On essaie de faire prendre conscience des dangers, de donner envie aux parents de jouer avec leurs enfants », disent celles qui sont régulièrement formées et analysent leur pratique chaque mois avec un psychothérapeute, dans un esprit d'équipe sans pareil où l'entraide et la bienveillance priment.
« On est parfois imposée au domicile des gens, donc ce n’est pas toujours idyllique... Mais souvent après, on ne veut plus nous laisser partir », avance Carine. « On rentre dans leur intimité, toutes les semaines, et la confiance se développe. Sans elle, on ne peut rien transmettre », poursuit Lucile. Du temps long passé au quotidien qui amène des échanges forts. « Quand on fait le rangement d’une chambre, en même temps, on parle, disent-elle toutes en chœur, et quand on met de l’ordre dans une maison, on met de l’ordre dans la tête aussi ».
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