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Vive les festivals de l'été dans les Landes !

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Malgré la crise sanitaire, de bien belles programmations artistiques ont lieu tout l'été aux quatre coins du département. Cirque, contes, concerts... reportage de Biscarrosse à Saubrigues et Luxey.

13/08/2021

© S. Zambon | Dpt 40
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« Que le cirque soit avec toi », « continuez comme ça », « joie ! », « merci la vie »... au fil des petits mots laissés sur le grand panneau blanc d'expression à l'entrée du festival Rue des Etoiles à Biscarrosse, ressort profondément le sentiment dominant, résumable au refrain « que ça fait du bien ! », scandé à peu près partout sur toutes les scènes et par tous les publics.

Redonner au public ce qui lui a manqué

Après une année 2020 blanche comme ailleurs, la 23e édition de l'événement dédié au cirque contemporain a fait le plein de petits bonheurs même si, cause Covid, les chapiteaux ont été montés côté stade, délaissant pour une saison le cadre majestueux du lac Latécoère. « Au lac, un bâtiment est devenu centre de vaccination et il y avait une compétition de voile, deux handicaps qui nous ont conduit à cette solution de repli », commente, Jean-Marc Héliès, responsable de l'association CRABB qui organise la manifestation ; mais vu la qualité de la programmation reconnue depuis des années, « on pourrait presque le faire n'importe où, le public suit ! », rigole-t-il, contemplant sous son chapeau de paille, les nombreux spectateurs masqués, et fidèles. « Ca fait plaisir à nouveau de se sentir utile, de redonner au public ce qui lui a manqué, et rendre un lieu d'expression aux artistes, eux qui, pour la plupart, n'ont pas joué depuis plus d'un an ».

Au beau milieu de la semaine de spectacles, après la triplette espagnole Rouge Eléa et son délire « On est là tout va bien », le trio de la Compagnie La Meute a fait parler la magie du cirque en cette fin de journée du 16 juillet. Son 78 tours dans la roue géante de la mort résonne comme un voyage acrobatique, hypnotique et sensible, avec ses deux funambules en suspension tourbillonnant tranquillement au rythme de sons envoûtants. « C'est beau ! On dirait qu'ils flottent », admire Carla, venue avec sa maman, sa tante et ses cousins depuis Capbreton pour l'occasion.

Les bénévoles ne boudent pas non plus leur plaisir de retrouver cette atmosphère si particulière du spectacle vivant. Une bonne centaine a répondu présent. « Ca fait du bien de tous être ensemble, avec certains on ne s'était pas vus depuis deux ans, ça nous a tous tellement manqué ! », témoigne Lola qui a commencé à aider à 10 ans avec ses parents dans l'organisation. Avec Sophie qui ne vit plus ici mais revient chaque année donner un coup de main « pour le partage, l'échange et l'ambiance », elles sont dévouées aux crêpes maison, presque 300 par jour. D'autres, comme Marie-Pierre, Babeth, Nadine et une vingtaine de volontaires, ont passé des mois à préparer toutes les décorations chaque mardi soir ; des petites mains « pour un boulot de fou » indispensable à la réussite du festival.

Enthousiasme collectif et parfum de liberté

A l'heure du dîner, chacun s'active en cuisine pour préparer les plateaux repas, saucisses-frites et salades fraîches maison, engloutis avant la féerie du soir sous le grand chapiteau. Tout en musique, le « Circus I love you » et ses 8 artistes venus de Suède, Norvège, Finlande, Danemark et de France ont emmené le public dans un ailleurs merveilleux, entre acrobaties de fous, cordes à sauter à 6, lancer de contrebasse, pantalon à paillettes 70's, et parfum de liberté. Un enthousiasme collectif rejaillissant sur les enfants comme sur les adultes, pour un moment délicieux.

Quelques jours plus tard à Saubrigues, et pour toute la dernière quinzaine de juillet, la scène de la Mamisèle retrouvait aussi le fond noir et les lumières chaleureuses de ses « Rencontres enchantées » consacrées aux plus jeunes. Une 19e édition forcément particulière. « C'est un format inédit, on a pris le parti de l'adaptation, en ne gardant que les spectacles (11 au total), et en faisant une croix sur les animations, le chapiteau sur la place ou les manèges à cause du Covid », explique François Seixo qui malgré un accident, a assuré tout du long, avec l'aide d'un collectif réduit de bénévoles motivés, d'élus et du service culturel de la mairie. Seuls les stages de cirque ont été maintenus hors de la Mamisèle : « d'habitude on refuse du monde, là avec le protocole sanitaire très strict et les gens toujours inquiets, c'était tout juste complet ».

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Pour certains spectacles, la jauge a été réduite à 50 spectateurs au lieu de 80 avec l'entrée en vigueur du pass sanitaire le 21 juillet. « Beaucoup de gens attendent le dernier moment au cas où ils soient contaminés alors que d'habitude ils réservent. D'autres sont cas contacts. Quelques-uns voudraient réserver mais refusent de présenter le pass et préfèrent au final ne pas venir. C'est compliqué », reconnaît la fondatrice, mais « tous ceux qui sont là sont très contents , on le voit rien que dans leurs yeux! ».

Et les yeux des enfants étaient bien brillants pendant la première du spectacle « Mangouyé », un conte musical sur un village de brousse où les puits sont à sec. A presque 9 ans, Jean qui a démarré la batterie au printemps dernier, a « trouvé bien l'histoire et la musique », entre balafon sur calebasses, flûte, maracas et steel drum. Marin et Herman ont, eux aussi, tapé sur leurs jambes pour faire venir la pluie (« C'est de l'eau, enfin ! Mangouyé est venu ! ), ravis d'écouter les aventures de l'oiseau géant : « tout nous a plu ! ».

 

Mangouyé, par la Compagnie Txikan © S. Zambon | Dpt40

En coulisse, passée la représentation, Robert Andreu et Stéphanie de Ram respirent : « on a repris depuis fin juin et la fête de la musique, et quelques dates se sont calées, à Anglet, Pau, Tyrosse et jusqu'à Poitiers ». « On a eu le temps de le peaufiner, ce nouveau spectacle ! », témoignent les artistes intermittents dont la compagnie Txikan est accompagnée par le Département dans le cadre de l'aide à la création.

De l'autre côté du Département, à Luxey qui accueillait son 31e Musicalarue du 27 juillet au 4 août (au lieu des 3 jours habituels), les artistes de rue ont finalement pu aussi montrer leurs dernières créations, à l'image d'Electric Circus et ses Headspaces : des têtes géantes comme un théâtre miniature automatisé pour un spectateur et une jolie intimité pendant deux minutes coupées du monde. Une expérience en réaction au temps passé devant les écrans et à l’artificialité des réseaux sociaux. C'est la première fois que Mirjam Langemeijer et son ami viennent de Hollande jusqu'aux Landes : « d'habitude, on tourne dans toute l'Europe, au Brésil ou au Japon avec nos créations mais forcément cette année c'est compliqué avec toutes les restrictions différentes d'un pays à l'autre. Alors, venir se produire ici dans ce tout petit village au milieu de la forêt, ça a quelque chose de magnifique et de très émouvant ».

Tous les artistes sans exception, de rue ou de scène, étaient ravis de venir, généreux et volontaires. Pas un seul qui ne nous ait pas remercié d'avoir été tenaces, courageux, parfois même un peu fous, afin de maintenir cette édition avec une jauge réduite. C'était un sacré pari de tenir 9 jours! »

Citation de François Garein (président de Musicalarue)

L'organisateur en chef de l'évènement musical landais est, au dernier jour, « soulagé et très heureux d'avoir rendu heureux » 2 000 festivaliers chaque soir (19 000 au total, contre 60 000 d'ordinaire), satisfait aussi d'avoir « fait sa part », comme dans la fable du colibri.

Le mot-clef, l'adaptation !

« On a pris la décision le 20 mai de repartir, organiser un festival en deux mois, on n'avait jamais fait ça ! » et trois jours avec l'ouverture, personne ne savait si le public pourrait être debout ou pas. A l'heure où le pass sanitaire entrait en vigueur, il a fallu mettre en place des tests, 200 chaque jour. « On a pu démontrer qu'une fois que les gens prennent des précautions, se font vacciner ou tester, on crée une bulle sanitaire pour accéder à la magie du spectacle vivant. Si on veut une vie en société, il faut se protéger collectivement », assène-t-il, lui-même ayant encore quelques séquelles de la Covid.

« Le mot-clef, c'était on s'adapte ! 9 jours comme un marathon, on n'avait jamais installé autant de chaises, et bouger de barrières ! », rigole Gilles Duberger, bénévole à la maintenance depuis des années, parmi le millier de volontaires qui a donné de son temps pour cette édition particulière. En attendant que la ventrèche grille sur la plancha de l'ACCA de Luxey pour servir les festivaliers, Martine Sensey devise : festivaliers ou bénévoles, « il y a moins de monde c'est sûr, ça n'a rien à voir avec d'habitude mais c'est bien que ça ait lieu, alors on est là pour aider, c'est sympa ».

 

"Merci Luxeille!", a dit Alain Souchon © Sébastien Ferraro

Retrouver un peu du pèlerinage festif

Prof d'espagnol en vacances, Magali Espuny est, elle, venue chaque soir, voir avec sa fille Manon, Vitaa et Slimane ou Christophe Maé, et avec des amis, Catherine Ringer, Flavia Coelho, Louis Chedid et Alain Souchon : « j'y viens depuis 18 ans, l'an dernier, ça a manqué : pas de feria, pas de Luxey, pas de Garorock (à Marmande) ! Ici, on retrouve au moins un peu de notre pèlerinage estival ! ».

« Oh que c'est bon de se retrouver ! », lance d'ailleurs sur scène en début de soirée, Louis Chedid : « Vous y allez souvent au spectacle, vous ? Ca fait combien de temps ? Moi ça fait des mois ! ». Visiblement heureux d'être là, le chanteur enchaîne les titres, dans le chaleureux théâtre de verdure.

Derrière lui, « le p'tit jeune » Alain Souchon comme il le présente, se met d'entrée le public dans la poche : « le nom de votre ville il finit en « é » pour des ploucs comme moi, mais on dit Luxeille, hein ? Bonjour Luxeille ! » avant de se voir moqué pour son allusion aux sapins. « Quoi ? J'ai dit sapins ? C'est des pins, même que c'est Napoléon III qui les a amenés ici ! »

Son final, seul à la guitare, sur « la vie ne vaut rien, rien (...) mais rien, rien, rien, rien ne vaut la vie » restera longtemps en tête après la dernière note. Et en quittant le village dans la nuit noire, résonne encore le refrain entonné, un par un, par les musiciens de Chedid avant le choeur du public : « qu'on s'embrasse, qu'on s'enlace, main dans la main, face à face. Tout c'qu'on veut dans la vie ! »

 

Tout l'agenda des prochains festivals et spectacles dans les Landes en ligne ici et ici 

 

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