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26/08/2024
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À quoi cela tient la vie, parfois ! C’est une annonce web repérée par Enzo Fitzgerald pour participer au programme Etal40 (Espaces tests agricoles landais) initié par le Département des Landes, qui a déclenché l’aventure. Le couple saisit sa chance et crée la « Ferme des Jeunes Pousses » en octobre 2023. « On a postulé en se disant que le risque était limité puisqu’on nous prête un terrain et du matériel agricole pendant trois ans », précise Roxanne Couttet. Inutile en premier lieu de solliciter les banques ou d’investir dans de l’équipement : le Département fournit tracteurs, utilitaire, chambre froide, tunnel de stockage… mutualisés entre les maraîchers pour leur mettre le pied à l’étrier.
Sur un terrain d’1,5 hectare, équipé de 600 m2 de serres, le couple d’apprentis-maraîchers a ainsi concrétisé son rêve en créant une exploitation de fruits et légumes bio cultivés à la main. « Nous avons travaillé précédemment dans une grande ferme de 23 hectares en Nouvelle Zélande, d’où est originaire Enzo », explique la Savoyarde. « Nous étions attirés par les Landes, sa nature et ses vagues, car je connais Moliets pour y avoir surfé », ajoute le Néo-Zélandais.
Dix mois plus tard, Roxanne accueille sa toute nouvelle clientèle sur les marchés de Lit-et-Mixe et de Soustons, encore intimidée par les grands étals surabondants à proximité. Elle y propose leurs premières récoltes de fruits et légumes de saison tout en s’adaptant à la demande fluctuante. « Les gens recherchent de la diversité, la qualité, la consistance et la quantité. Ils sont attirés par le volume », constatent les jeunes maraîchers qui espèrent agrandir leur petit stand de 3 mètres sur 3.
« Cette année, nous avons eu un excédent de courgettes et de tomates par rapport à la demande. Heureusement, nous avons pu gérer les invendus avec l’aide de Guillaume Bourez, ancien bénéficiaire d'Etal40, et de Léa, la maraîchère de Magescq », souligne Roxanne. Le couple est aussi fier de compter parmi ses nouveaux partenaires l’enseigne Biocoop de Saint-Paul-lès-Dax, séduite par la qualité de ses produits. « Avec l’expérience de cette première saison, nous allons prévoir quand produire certains légumes et en quelle quantité », expose Enzo.
« Au final, le bilan de cette saison est positif », résume Roxanne. Soulagés de pouvoir s’appuyer sur les conseils de BGE Landes TecGeCop grâce au dispositif Etal40, ils confient avoir découvert un système administratif beaucoup plus complexe qu’en Nouvelle-Zélande. « Leur logiciel de compta est top ! Je ne pourrai plus m’en passer ! », ajoute Roxanne. Le coût de l’eau et de l’électricité plombe un peu leur budget mais l’aide financière du Département (4 000 euros) leur a permis de régler les premières factures. « On a quand même 13 000 € de dépenses pour la saison entre l’achat des plants et le règlement des factures. Pour l’instant on ne se tire pas vraiment de salaires mais c’est le début », se rassurent-ils.
Malgré les difficultés, leur motivation reste intacte. Préparés depuis plusieurs années, Enzo, titulaire d’un BTS en maraîchage biologique, et Roxanne, diplômée en horticulture, possèdent l’expérience et les compétences nécessaires. Cependant ils doivent faire face à de nouveaux imprévus chaque jour. « Les sols sableux des Landes sont très différents de ceux de Nouvelle-Zélande tout comme la météo. Il a fallu se faire la main, remettre les sols en engrais vert, irriguer les terres et densifier les cultures. On est accompagné par Cédric Hervouet d’Agrobio 40 qui nous guide beaucoup techniquement. On doit aussi lutter contre les lapins qui se faufilent à travers les grillages et mangent nos cultures… », déplore Enzo.
Dans les champs, du petit matin à la tombée de la nuit, Roxanne et Enzo s’affairent à désherber, semer, récolter et préparent eux-mêmes les plants pour l’automne. Dès qu'ils trouvent un moment, ils recherchent activement un terrain où s'installer à l’issue du test (maximum 3 ans). « Il nous faudrait 2 ou 3 hectares près du littoral pour être au plus près du bassin économique et rester là où on aura fidélisé notre clientèle mais ce n’est pas simple », confie Roxanne.
Le couple envisage de créer une forêt nourricière avec des arbres fruitiers, des framboises, des cassis, complétée par des légumes de saison. « Au départ, on voulait cultiver des micro-graines, d'où le nom de notre ferme », explique Roxanne. En attendant, ils progressent avec persévérance. « C’est un métier qui remet à sa place mais malgré les problèmes, vivre à l’extérieur, être autonomes, et produire des légumes sains est un pur bonheur et correspond à nos valeurs », affirment-ils en chœur, conscients qu'ils devront bientôt voler de leurs propres ailes.
Un terrain encore disponible à Mimizan
Un autre couple, Laura et Pascal Evrard, est installé sur la parcelle voisine dans la zone de Tinga à Magescq depuis septembre 2023. Ils ont un stand le dimanche matin au marché de Saint-Geours-de-Maremne.
À Mimizan, sur le second Espace test agricole landais, Yan Abécassis a commencé son activité en février 2024.
Il reste donc un terrain d’1,5 hectare disponible à Mimizan. Pour plus de renseignements : 05 58 05 41 76 ou sabine.daugalandesfr.
Grâce au Département des Landes et à l'ensemble de ses partenaires techniques (ADEAR, AgriCampus40, Agrobio 40, ALPAD, Chambre d'agriculture des Landes, Fédération des CUMA Béarn - Landes - Pays Basque, Incubatest Envolea, MFR d’Aire-sur-l’Adour), les quatre agriculteurs précédemment passés par l'Etal40 depuis 2019, ont tous décidé de persévérer et de s'installer pour de bon à Léon, Saint-Geours-d’Auribat et Arengosse.
Pour aller plus loin
Les sites du département