Labouheyre : la médiathèque grandit avec son territoire

C’est avec une adaptation drôle et décalée de Roméo et Juliette signée de la compagnie C’est pas grave, que s’est ouverte l’inauguration de la médiathèque Jean-Louis-Villenave, samedi 30 août. Une entrée en matière à l’image du lieu : vivant, accessible, ouvert sur la ville et tourné vers la modernité. « Nous avons pensé cet équipement comme un espace de culture et de savoir, mais aussi comme un lieu de rencontre et de créativité, accessible à tous », a indiqué Jean-Louis Pedeuboy, maire de Labouheyre. 

Porté par la Ville, le projet a pu voir le jour grâce au soutien de la DRAC¹ (258 212 €), de la Région (112 830 €), du Département (77 000 €), de la Communauté de communes Cœur Haute Lande (15 000 €) et du dispositif national Micro-Folie (30 400 €). Au total, près de 574 000 € ont été investis dans cette opération. « Je suis heureux d’avoir pu participer à cette belle réussite dans le cadre du programme Petites villes de demain », a déclaré Xavier Fortinon, président du Département des Landes.

Malgré un contexte budgétaire contraint, le Département maintient en effet son action, convaincu que le développement territorial passe aussi par la culture et ses équipements. « Au même titre que l’école ou les installations sportives, une médiathèque est l’équipement le plus important dans une commune rurale. Elle favorise la mixité sociale, les rencontres intergénérationnelles, de meilleures connaissances et le bien-vivre ensemble », a souligné le président rappelant que « la première chose que l’on attaque quand on veut lutter contre l’ouverture d’esprit, c’est le livre ou le média dans son ensemble. Ce sont les livres que l’on brûle. Il faut donc savoir résister et inculquer valeurs et connaissances ».

De 40 m² à son ouverture en 1984 à 295 m² aujourd’hui, la médiathèque a ainsi pu grandir avec la ville, appelée à atteindre 3 300 habitants d’ici 2058. Spacieux et lumineux, l’établissement propose désormais une offre élargie : collections enrichies, presse, mangas, ressources numériques et même jeux vidéo. L’espace de médiation modulable accueillera bientôt les scolaires et aussi des ateliers de français, des rencontres numériques, des séances collaboratives ou encore le tout nouveau club de lecture.

Autre innovation encore à la marge dans les Landes : une micro-folie, musée numérique interactif qui donne accès aux plus grandes œuvres du patrimoine mondial. « Une micro-folie c’est un équipement, un réseau culturel mais aussi une idée : offrir à tous l’accès aux plus belles œuvres dans un lieu de proximité. C’est un musée numérique où l’on peut voir La Joconde, Le baiser de Klimt aussi bien que découvrir le processus de fabrications des boules de pétanque ou le blouson de Madonna », explique Pauline Ruffié, responsable régionale du dispositif.

Avec ses 5 000 références et ses animations pour tous les âges (ateliers numériques, éveil musical, tournoi de jeux vidéo…), la médiathèque séduit déjà de nouveaux usagers. Son cadre chaleureux, où le bois et les matières naturelles dominent, porte la signature du cabinet Besson Bolze. « Nous avons eu beaucoup d’inscriptions dès la réouverture le 28 juin. Les retours sont très positifs : c’est un espace confortable, autant pour les usagers que pour les bénévoles et les agents », se réjouit Léa Mjidou, directrice de la médiathèque. À ses côtés, une seconde salariée, médiatrice numérique, épaulée par dix bénévoles, complète l’équipe.

La réussite du projet doit beaucoup également au soutien de la Médiathèque départementale. Présente à chaque étape, elle a participé à la rédaction du projet culturel, scientifique, éducatif et social (PCSES) et au comité de pilotage. À son actif aussi, le prêt de plus de 1 500 documents pour alimenter la bibliothèque provisoire durant les travaux, avant d’enrichir les collections avec 300 DVD et une centaine d’ouvrages en langues étrangères (espagnol, portugais). Une ressource importante dans une commune où la population hispanophone est nombreuse. « Nous avons une référente à la Médiathèque départementale pour nous accompagner. Elle nous a conseillés sur le projet, le mobilier, la signalétique ou encore la façon de nommer les espaces. Pouvoir emprunter des fonds spécifiques, comme celui en langues étrangères, est un véritable soutien », confie la directrice.

Grâce à l’adhésion de la commune au réseau de lecture publique, l’équipe bénéficie aussi de formations, d’échanges réguliers entre professionnels et d’un partage d’expériences avec les bibliothécaires du département. Preuve, s’il en fallait, que loin d’être en retrait, Labouheyre fait de la médiathèque et plus largement de la culture, un moteur de son développement. « On est dans un territoire rural qui a à cœur de développer la culture et le vivre-ensemble. Le service public y est largement présent et sera toujours à vos côtés », a conclu Xavier Fortinon en s’adressant au maire.

Avec son extension et ses nouveaux services, la médiathèque de Labouheyre est devenue un maillon fort d’un réseau départemental qui irrigue tout le territoire.

¹ DRAC : Direction régionale des Affaires culturelles