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Le parcours des animaux échoués sur les plages landaises
24/03/2021
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De la découverte du corps à l'étude des populations ramassées jusqu'à la transformation en biocombustible, de nombreux acteurs interviennent.
La plupart du temps, les promeneurs qui tombent sur un animal échoué sur la plage, préviennent la mairie, les pompiers ou la gendarmerie, certains le signalent directement à l'Observatoire Pélagis (05 46 44 99 10, 7j/7) qui, depuis La Rochelle, étudie les mammifères et oiseaux marins. Par ricochet, la nouvelle revient toujours à Coved, le prestataire de services du Syndicat mixte du littoral landais (SMLL), qui évacuera la bête.
Cette compétence habituellement dévolue aux communes, a été, dans les Landes, transférée au niveau départemental avec le SMLL, en même temps que le nettoyage du littoral. « Cela permet d'avoir une vision globale, aucun échouage ne nous échappe », note Lionel Fournier à la direction de l'Environnement du Conseil départemental.
Du Syndicat mixte au Réseau national d'échouage
Ce jour-là, il est à peine 8 h 30 quand Alexandre Bouty monte la dune de la déchetterie de la plage de Biscarrosse, avec son tracteur Coved. La veille, un nouveau dauphin mort a été repéré « à 400 mètres environ vers le nord », lui a-t-on dit. Peut-être a-t-il été repris par la marée ? Après plusieurs minutes à rouler sur le sable encore mouillé, un cétacé sera en tout cas trouvé à 3 km de là, en pied de dune de la zone militaire. « Il faut savoir jongler au volant pour ne pas se planter », dit-il, remarquant un nouveau bout de blockhaus apparu avec l'érosion marine, tout près des villas jumelles frappées de péril.
A peine le dauphin repéré, les mâchoires de l'engin se déplient pour attraper le corps qui sera aussitôt déposé dans l'aire de stockage dédiée côté déchetterie.
Là, un correspondant du Réseau national d'échouage (RNE), qu'il soit de l'ONF, des services techniques des communes ou d'associations, viendra relever les caractéristiques du sujet. Plus au sud, entre Mimizan et Vielle-Saint-Girons, c'est notamment la tâche de Philippe Diraison. Garde-champêtre à Saint-Julien-en-Born, ce bénévole du RNE examine généralement l'animal dans la journée ou les 24 heures suivant la découverte macabre, pour envoyer une fiche complète avec photos à Pélagis.
Sur la Côte atlantique, surtout en Vendée et Charente-Maritime, « on voit les mortalités augmenter tous les ans depuis 5-6 ans », explique Willy Dabin de l'Observatoire Pélagis qui tient à distinguer la « pêche côtière sélective, de ligne et aux petits filets » des « gros fileyeurs et chalutiers industriels qui causent de gros dégâts » dans les populations de dauphins du Golfe de Gascogne.
Après examen, ceux échoués sur les plages landaises seront évacués par l'équarisseur Atemax Sud-Ouest vers son usine d'Agen qui transforme les déchets animaux en graisses et farines animales pour produire des engrais ou des biocombustibles.
Le saviez-vous ?
En 2020, 155 dépouilles animales (contre 143 en 2018 et 208 en 2019) ont été ramassées sur le littoral landais, dont 109 dauphins, 8 phoques, 5 marsouins, 2 tortues Luth, 1 cachalot, 1 baleine et 1 globicéphale. Les mois d'hiver avec les tempêtes sont les plus propices aux échouages, avec 114 animaux découverts entre décembre et mars l'an passé. Parmi eux, 20 dauphins morts ont été récupérés à Vielle-Saint-Girons, 19 à Mimizan, 17 à Seignosse, ou encore 6 à Capbreton ou Tarnos et 2 à Soustons.
Via les fleuves et les courants, 9 chiens, 8 moutons, 4 chèvres, 2 blaireaux, 1 cheval, 1 veau, 1 âne, 1 chevreuil et 1 sanglier sont venus compléter le tableau sur les plages de sable.
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