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14/11/2024
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Ce mardi 12 novembre, la salle Lacataye de l’Hôtel du Département était comble pour le lancement de la nouvelle feuille de route Économie Sociale et Solidaire (ESS) départementale 2024-2027. L’occasion pour les acteurs locaux et représentants de l’ESS (Département, Région, CRESS) d’échanger et de témoigner autour de trois problématiques : les enjeux du secteur, le rôle moteur de ses acteurs et leurs attentes envers le Département.
En préambule, Xavier Fortinon a souligné l’importance de continuer à soutenir l’ESS malgré les incertitudes liées au projet de loi de finances 2025. Un point de vue partagé par Timothée Duverger, chercheur et responsable de la chaire Territoires de l’ESS à Sciences Po Bordeaux, qui a rappelé que l’ESS dépasse le cadre économique traditionnel, incarnant un engagement citoyen fondé sur la primauté du bien commun, une gouvernance partagée et des structures à but non lucratif.
Dans cette perspective, les acteurs de l’ESS – associations, fondations, coopératives, mutuelles ou sociétés commerciales d’utilité sociale –, jouent un rôle clé « en générant des emplois et en offrant des services de proximité. » a-t-il précisé. Sophie Trainaud et Mathieu Profault de l’association Les Voiles s’En Mêlent à Capbreton, ont illustré cette dynamique en expliquant comment leur initiative démocratise l'accès à la voile, rendant l’activité accessible à tous, y compris aux jeunes et aux personnes en situation de handicap. Une manière selon eux de « limiter la fracture sociale ». Ils œuvrent également pour la préservation de l’environnement, notamment à travers le recyclage et l’économie circulaire appliquée au nautisme, et prévoient des recherches pour réduire l'impact écologique de la navigation. « J’ai l’impression d’œuvrer positivement pour faire un territoire vivant et précurseur », a ajouté Sophie Trainaud. Leur démarche a particulièrement attiré l’attention de Maud Caruhel, vice-présidente de la Région Nouvelle-Aquitaine en charge de l’ESS, venue témoigner son soutien au secteur.
Pour L’Arbre à Pain, atelier chantier d’insertion basé à Tartas qui gère une épicerie solidaire, du maraîchage, l’entretien d’espaces verts et la numérisation d’archives, l’ESS est avant tout un levier pour l’emploi. « Sur une année, nous accueillons 90 personnes équivalent temps plein. Notre premier impact est donc économique, mais aussi social », explique Corinne Mulquin, directrice de la structure, en précisant que l’épicerie solidaire fournit « une aide alimentaire pour plus de 700 personnes ». Elle exprime ainsi sa fierté à « faire avancer le territoire ».
La SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) Le Moulin de Bénesseà Bénesse-les-Dax met également l’accent sur l’emploi associé à l’attractivité touristique. Son objectif combine la préservation du patrimoine rural et le développement touristique. Employant 8 personnes, avec l’ambition de pérenniser deux emplois permanents, elle enregistre une fréquentation de 7 000 visiteurs. « Cela génère des retombées pour l’agglomération », souligne Claude Havas, membre de l’association Les Ailes bénessoises. Il ajoute que la SCIC contribue à la cohésion locale avec des activités pour les jeunes et des ateliers scolaires.
Aujourd’hui, ces structures landaises, qui défendent un modèle au service de tous, connaissent un développement supérieur à la moyenne nationale, soutenues par le Département. Avec 11 700 emplois répartis dans 7 000 établissements, « les Départements en sont les premiers financeurs grâce à leurs compétences sociales », observe Timothée Duverger. Pour L’Arbre à Pain, l’accompagnement du Département des Landes est décisif, facilitant les collaborations entre acteurs de l’ESS et collectivités locales. « Le Département est à la fois financeur et donneur d’ordre, représentant 25 % de notre activité dans l’entretien des espaces verts. Grâce aux marchés réservés, il aide nos structures », développe Corinne Mulquin. Si elle se réjouit de « contribuer à l’édifice », elle plaide pour que « ce type de structure soit reconnu pour son travail au même titre qu’une entreprise ». Claude Havas espère davantage de coopération avec le Département pour mieux soutenir l’activité touristique. De son côté Mathieu Profault insiste aussi sur la nécessité d’innover et de proposer des alternatives locales soulignant le besoin « de partenaires à l’écoute, capables de partager leurs réseaux et de nous connecter à d’autres structures. »
À travers ces exemples de collaborations transversales, la nouvelle stratégie départementale se dessine, centrée sur le lien social, le développement économique solidaire, l’innovation sociale locale et le renforcement d’une culture commune. En conclusion, Eva Belin, vice-présidente du Département déléguée à l’ESS, a réaffirmé la volonté de maintenir cette dynamique de soutien à l’ESS, appelant à « ne rien lâcher ! » Elle a également annoncé la tenue de nouveaux ateliers collaboratifs en avril et juin 2025, visant à accompagner la transition vers des actions et modèles d’intervention adaptés aux besoins des habitants.
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