Parentalité : miser sur la prévention

Depuis 3 ans, le Département des Landes a renforcé sa politique en matière de parentalité et de soutien aux familles, avec des équipes supplémentaires dédiées à la prévention, au regard de l'augmentation des placements d'enfants. 

Un poste de référent parentalité a d'ailleurs été créé l'an dernier, occupé par Léa Cantegrit, éducatrice de jeunes enfants : « par nos missions, l’objectif principal est de garantir à l’enfant le meilleur environnement possible afin qu’il puisse grandir sereinement. Pour ce faire, les acteurs du champ de la parentalité proposent un soutien, un appui à tous les parents, via des actions individuelles (permanences, visites au domicile, accompagnement global pour une situation sociale, etc.) et des actions collectives qui sont proposées au sein des Maisons landaises de la solidarité (MLS) et par les partenaires (Relais petite enfance, les multi-accueils, les associations…) ».

Au cœur de cette stratégie, la Protection maternelle et infantile (PMI) joue un rôle central avec 25 puéricultrices qui consacrent la moitié de leur temps à l'accompagnement des familles. Dans les Centres de santé sexuelle (CSS) par exemple, les sage-femmes, bien avant la naissance de Bébé, travaillent déjà à l'accompagnement à la parentalité car « devenir parent, ce n'est pas rien, c'est un chamboulement », expliquent-elles.

Le Département dispose de 27 MLS réparties dans tout le territoire, où les professionnels accueillent les familles gratuitement, sans conditions de ressources, pour parler d'attachement, de séparation, d'alimentation ou de sommeil, sans tabou. « Que ce soient des parents de catégorie sociale supérieure ou des familles en difficulté, on les reçoit de la même façon », précise Vanessa Massé, directrice Enfance Famille Insertion au Conseil départemental.

La diversité d'accueil passe aussi par le Service d'accueil familial ‒ coparentalité (Safco), une crèche départementale avec des assistances maternelles pour les petits de 0 à 3 ans de parents en difficulté éducative ou/et en démarche d'insertion dans tout le territoire, ou par les Lieux accueil enfants-parents (Laep) départementaux à Mont-de-Marsan, Grenade-sur-l’Adour et Geaune pour se retrouver et échanger librement entre parents, entourés de professionnels, avec des jeux et jouets à disposition. « Nous avons aussi investi dans la formation et l'attractivité des métiers de l'accueil individuel où il y a un fort besoin de renouvellement. Nous apportons également une aide à l'investissement, même si ce n'est pas le cœur de notre activité, pour accompagner les collectivités dans leurs projets », ajoute Sylvie Péducasse.

De plus, le Département s'inscrit dans la démarche nationale des 1 000 premiers jours de l'enfant, en intervenant dans des maisons dédiées à Aire-sur-l'Adour et Soustons ; d'autres projets sont en cours. Cette approche globale, coconstruite avec la CAF, l'Agence régionale de santé (ARS) et d'autres partenaires, vise à accompagner les familles « vers le pouvoir d'agir, pour les rendre autonomes ».

Un travail important est également mené sur la période 2022-2037 dans les Landes, piloté par l’Agence régionale de santé, avec le Département, la CAF, la direction départementale de l’Éducation nationale et la Préfecture, autour d'actions individuelles ou collectives visant à développer les compétences psychosociales des jeunes comme des adultes. Des programmes pilotés par les professionnels de la petite enfance, de l’éducation, de la protection de l'enfance, les aident à comprendre comment mieux s'adapter tout au long de la vie, comment réussir ses études ou son insertion professionnelle.

Toutes ces politiques ne sont possibles que grâce à un travail d'équipe, avec des professionnels connectés entre eux, capables d'identifier les problèmes en amont et de les traiter, dans le quotidien ou en situation d'urgence.

À l'image d'Henri Soulagnet, professionnel référent dans l'accompagnement éducatif à domicile (AED) en charge des mesures de prévention à Mont-de-Marsan, des travailleurs sociaux du Département aident aussi à construire le lien parent-enfant qui ne va pas forcément toujours de soi. « Le versant « protection » de l’Aide sociale à l'enfance (ASE) est souvent mis en exergue. Pourtant, le travail de prévention mené par l’ASE est tout aussi essentiel, note Vanessa Massé. En effet, le soutien à la parentalité et le travail de prévention dans les familles peuvent éviter que l’enfant ne soit un jour placé ».