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Questions à... Ariane Ascaride

16/01/2020

213 vues

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© Syvain Lefevre | Getty

L’actrice interprétait récemment deux pièces de Simon Abkarian au Pôle culturel de Saint-Pierre-du-Mont. L’occasion de rencontrer une femme engagée qui se définit comme citoyenne avant tout.

Lors de la dernière Mostra de Venise, vous avez dédié votre Prix d’interprétation féminine aux migrants morts en Méditerranée. Comment vous définissez-vous ? Comme une femme engagée ? Ou comme une actrice ?

Je suis une citoyenne et je fais le métier de comédienne. Je n’ai qu’une vie et je ne veux pas la subir. Je suis issue de l’immigration et je sais combien c’est difficile de se faire reconnaître quand on vient de ce milieu-là, mais il ne faut pas renoncer. Nous avons une maison au bord de la Méditerranée, et cet été quand je me baignais, j’avais l’impression de nager dans un cimetière. Je suis un soutien actif de l’association SOS Méditerranée qui porte secours aux migrants. Je suis d’origine italienne et je hais Matteo Salvini et la politique qu’il incarne. Ce Prix à Venise était une fenêtre idéale pour mettre la lumière sur ce sujet.
 

Votre engagement se traduit aussi dans le choix de vos rôles. Vous jouez souvent des personnages de condition modeste…

J’ai été élevée dans un milieu et des valeurs très populaires. Peut-être cela explique-t-il qu’il y a des choses que je ne peux pas supporter et que j’ai envie de dénoncer. Le monde populaire n’a pas beaucoup la parole. Donc quand on peut la lui donner, il faut le faire, avec toute la dignité qu’il mérite. Vous savez, je suis quelqu’un de mémoire. Je porte en moi des images et des comportements des femmes de ma famille, de ma mère, de ma grand-mère… C’est la moindre des choses de parler de cela. Dans mes rôles avec Guédiguian ou quand je joue la pièce d’Abkarian, je me retrouve souvent à genoux en train de laver le sol, je manie très bien la brosse à frotter ! Mais je poursuis le rêve fou de jouer un jour une aristocrate !

Craignez-vous que la culture soit encore et toujours réservée à une élite ?

Le théâtre a été kidnappé par une certaine classe sociale qui écrit des œuvres dans lesquelles elle peut se reconnaître. Alors que le théâtre doit être universel et parler à tout le monde. Cette notion est malheureusement en train de disparaître en France. Je vois peu de jeunes gens au théâtre. Il n’y a plus d’éducation populaire. Les gens des quartiers ne s’estiment pas autorisés à rentrer dans un musée ou un théâtre. À nous de parler aux pouvoirs publics pour mettre en action tout un travail afin de donner l’envie à ces jeunes d’y aller, de s’éduquer. Ensuite, les gens doivent aussi se bouger le cul, ne pas attendre qu’on vienne les chercher. Il faut savoir pousser la porte et rentrer.
 

Ariane Ascaride en quelques dates

1954 : Naissance à Marseille
1980 : Dernier été, premier de ses 20 films avec son mari Robert Guédiguian
1998 : César de la meilleure actrice pour Marius et Jeannette de Robert Guédiguian
2013 : Création de Le dernier jour du jeûne de Simon Abkarian au théâtre du Gymnase à Marseille
2019  : Prix de la meilleure interprétation féminine à la Mostra de Venise pour Gloria mundi de Robert Guédiguian
2020 : Reprise du diptyque Le dernier jour du jeûne et L’envol des cigognes au Pôle culturel de Saint-Pierre-du-Mont
 

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