Cette fonctionnalité n'est disponible qu'aux utilisateurs disposant d'un compte personnel.
Veuillez vous connecter ou créer un nouveau compte
Questions à… Jean Ooghe, président de l'ANACR 40
24/08/2021
1117 vues
Catégorie(s) de la page :
Le président de l’Association landaise des anciens combattants et amis de la résistance évoque la genèse du mémorial de la résistance landaise qui sera inauguré le 4 septembre à Téthieu.
Comment est née cette idée de mémorial de la résistance landaise ?
Jean Ooghe : C’est le couronnement de 20 années d’activité. Notre association départementale d’anciens résistants est l’une des plus dynamiques au niveau national. Nous avons organisé diverses manifestations à Laluque, Aire-sur-l’Adour, Peyrehorade, etc. Nous avons publié plusieurs livres et édité une revue d’histoire trimestrielle. Nous avons ainsi développé une documentation extraordinairement riche sur la résistance landaise.
Tout naturellement, l’idée a germé de prolonger ce travail à travers un monument recensant les noms de tous les résistants landais morts au combat ou en déportation. Le projet de mémorial a été adopté au printemps 2019. Cela correspondait à un réel problème. Il y avait des plaques commémoratives ici et là, mais pas un seul endroit où la résistance landaise pouvait se retrouver en son entier. Lors de Journée nationale de la résistance le 27 mai, on ne savait jamais où se réunir. Maintenant, on saura.
Comment avez-vous établi cette liste de 350 noms, qui figurera aux côtés de la sculpture réalisée par Alain Huth ?
Jean Ooghe : Ce fut un travail d’enfer. On a passé des annonces dans Sud Ouest, on a écrit aux familles, à tous nos adhérents. Au bout de six mois, nous avions une première liste. Mais, au mois de juillet, nous avons découvert que 25 Landais avaient été internés au camp de Dora, le pire de tous, où une usine souterraine fabriquait les missiles V2.
Au total, nous avons recensé 350 morts au combat ou en déportation mais nous avons également identifié plus de 200 personnes qui sont rentrées des camps. Nous avons fait le choix de n’inscrire sur le mémorial que les noms des disparus mais nous avons pris l’engagement de publier un livre sur ceux qui sont rentrés.
Forcément, il y aura peut-être quelques oublis mais l’essentiel est d’honorer les 350 martyrs landais et de permettre aux familles de retrouver les noms des leurs.
Votre projet a recueilli un soutien unanime.
Jean Ooghe : Vous ne pouvez imaginer les racines qu’a plantées la résistance dans ce département. C’est ce qui explique pourquoi notre travail a eu tant d’écho. La Région et le Département contribuent à 60 % du budget, avec 16 200 € chacun. L’État a donné 4 000 € et sera représentée par la ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants. Il y a eu 150 souscripteurs en tout. Le maire de Cazalis a par exemple accordé une subvention de 138 €, soit un euro par habitant. Je tiens enfin à souligner l’implication de la commune de Téthieu.
Quel message voudriez-vous laisser aux jeunes générations avec ce mémorial ?
Jean Ooghe : La résistance n’a pas de leçon à donner, ni de recette à proposer. Son histoire et son engagement valent leçon : « agissez, ne baissez pas les bras ! ». Il n’y a pas un seul moment de notre histoire nationale où autant de Français se sont volontairement portés au secours de leur pays.
Je reste informé
Les sites du département
