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04/04/2024
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Educatrice spécialisée notamment auprès d'enfants à troubles autistiques pendant 10 ans, Émilie Brunet qui était donc « hyper-formée à l'autisme » comme elle le dit elle-même, est « passée à côté » du handicap de sa fille : « arrivée au collège, on a commencé à ressentir un décalage avec les autres. On se doutait qu'il y avait du haut potentiel mais on ne s'était jamais posé la question de l'autisme d'autant que chez les enfants que j'accompagnais, l'autisme était visible ».
En fait, l'autisme au féminin est souvent différent, « surtout quand on est à la limite au niveau du spectre car elles ont des capacités de camouflage plus importantes que les hommes, des capacités de communication, de mimétisme au niveau des interactions sociales et elles arrivent à s'adapter en société », fait valoir l'éducatrice arrivée en 2003 entre la Côte basque et le sud des Landes et qui a, il y a quelques années, fait une pause dans son métier pour se lancer dans la photographie.
Comme les grilles de diagnostic ont été créées sur des observations concernant les garçons, il y a moins de femmes diagnostiquées, ou souvent elles le sont plus tard. Il en est ainsi de trois des cinq femmes basques ou landaises qu'Émilie Brunet a rencontrées pour les prendre en photo, et dont l'autisme a été décelé juste avant la cinquantaine.
Dans son projet de sensibilisation du public, intitulé Sens, où sa fille apparaît également, son objectif est de « mettre en lumière des sujets de société restés dans l'ombre par méconnaissance ou par la persistance d'œillères. La meilleure façon que j'ai trouvée a été de proposer une immersion sensorielle, pas seulement des photos mais aussi une bande son qui retrace les témoignages, afin d'avoir des questionnements et que tout cela ait du sens ».
Son exposition, qui a déjà été présentée l'an passé à Bayonne, est visible jusqu'au 30 avril à la Maison landaise des personnes handicapées (MLPH), avec une série de photographies en noir et blanc : « sur ce projet-là, le noir et blanc fait mieux ressortir les émotions dans l'instantané », relève Émilie Brunet qui travaille désormais sur un nouveau documentaire photographique et sonore dans les Pyrénées-Atlantiques, cette fois-ci sur le thème de l'isolement et du vécu sensoriel émotionnel, notamment en Ehpad.
Rencontre avec le Trouble du Spectre Autistique au féminin, une différence parfois invisible
À la MLPH, 836 avenue Éloi Ducom à Mont-de-Marsan
Ouvert au public du lundi au jeudi : 8 h 30 – 17 h 30 | vendredi : 8 h 30 – 16 h 30
Jusqu'au 30 avril
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