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Résidence Grândola, une révolution pour l’habitat

29/04/2025

224 vues

© Sébastien Arnouts

Avec 108 logements sociaux et des espaces partagés auxquels s’ajoutent un jardin public, un bar et des activités sociales et solidaires, la résidence Grândola est un modèle unique en France.

Œillet rouge à la main au son de Grândola, Vila Morena, hymne de la révolution portugaise, les élus et acteurs sociaux ont inauguré le 26 avril la Résidence Grândola, un projet qui bouleverse les codes du logement social. Composée de trois bâtiments en R+5 (un rez-de-chaussée plus 5 étages) avec 75 appartements en accession à la propriété avec Bail Réel Solidaire (BRS) et 33 logements sociaux, cette résidence ne se contente pas d’offrir un toit : elle invite ses habitants à participer à la gestion et à la vie commune. 

À travers la symbolique de son nom, Tarnos a voulu saluer « la révolution portugaise et ses valeurs démocratiques et de justice sociale », a indiqué le maire Marc Mabillet évoquant aussi l’esprit anticonformiste qui anime ce projet d’habitat conçu par l’architecte Pablo Samaniego et l’agence Samazuzu et porté par le Comité Ouvrier du Logement (COL) et l’Office public de l’habitat landais XL Habitat. À la clé, un cadre de vie « plus humain, plus solidaire, pour plus d’épanouissement ».

Les 3 bâtiments de la résidence Grândola © Sébastien Arnouts

La présidente du COL, Cécile Elissalde, a rappelé qu’il s’agit là de « la plus grande opération de France en habitat participatif en nombre de logements ». Selon elle, le projet n’aurait pu voir le jour sans l’engagement de la ville de Tarnos, qui a cédé le terrain à un prix inférieur à celui du marché et accordé une subvention locative sociale, et sans le soutien, notamment, du Département des Landes - garant des prêts de la Banque des Territoires - et d'Action Logement

Pour l’ancienne ministre du Logement, Marie-Noëlle Lienemann, aujourd’hui présidente de la Fédération nationale des sociétés coopératives d’HLM, la démarche est originale et nécessaire. « Je n’ai jamais vu ailleurs un équipement public installé au-dessus d’un immeuble HLM ! Chaque fois qu’on permet aux uns et aux autres d’être participatifs, on fait progresser les valeurs de la République et l’esprit de la démocratie » a-t-elle commenté avant de rappeler l’urgence de rompre avec la spéculation immobilière : « il est fondamental de retrouver dans le pays l’accès au logement à des prix compatibles avec la réalité de nos revenus ».

Chaque fois qu’on permet aux uns et aux autres d’être participatifs, on fait progresser les valeurs de la République et l’esprit de la démocratie.

Citation de Marie-Noëlle Lienemann, présidente de la Fédération nationale des sociétés coopératives d’HLM

De gauche à droite : Cécile Elissalde, présidente du COL, Xavier Fortinon, président du Département des Landes, Marc Mabillet, maire de Tarnos, et Éric Requet, sous-préfet de Dax © Sébastien Arnouts

Des habitants acteurs de leur cadre de vie

À première vue pourtant avec ses façades épurées, ses balcons et ses toitures végétalisés, rien ne distingue Grândola d’une autre résidence. Mais à l’intérieur l’organisation est bien différente. Certains espaces sont mutualisés, pensés et gérés avec le concours des résidents comme la salle de bricolage ou la grande salle commune ouvrant sur une terrasse de 650 m² (et son jardin participatif) avec une vue spectaculaire sur Tarnos, la forêt et l’océan. 

« Pour un anniversaire, un repas en famille ou entre copains, il suffit de s’inscrire pour profiter de la salle commune », témoigne Emmanuel Saubiette, président de l’association syndicale libre (groupement de résidents). Propriétaire d’un T4, il a choisi Grândola pour ses logements abordables et sa situation : « c’est fantastique avec le trambus, je ne touche plus la voiture ». Et ce qu’il apprécie surtout, c’est la convivialité, retrouvant ici l’ambiance de quartier qu’il connaissait en maison : « l’idée de rentrer chez soi et ne pas savoir qui habite à côté aurait été pour moi insupportable ». Le nouveau propriétaire s’implique beaucoup dans l’organisation de la vie collective mais avoue être encore novice en la matière : « nous apprenons ! On a écrit un règlement, créé une dizaine de commissions : ménage, jardin, conflit… Ce n’est que du plaisir ! »

Un balcon avec une vue dégagée © Sébastien Arnouts

Pour Anne-Marie et Alain-Christian Folliot, retraités, le choix de quitter leur maison tarnosienne n’a pas été facile mais ils ne le regrettent pas : « cela amène de la vie. J’ai plaisir de ma terrasse à entendre les enfants sortir de l’école. Et puis j’ai milité pour un trambus alors c’est formidable de l’avoir au pied de l’immeuble », confie Anne-Marie. Très investie dans la vie locale, elle se réjouit des liens créés, à l’image de Nathalie Heneau, récemment installée dans un T3 avec sa famille : « je rêvais d’un écovillage. Ici, on s’entraide, on s’implique. Le bénévolat est une tradition familiale », souligne cette ancienne bidartar, désormais membre de la commission des conflits.

Au rez-de-chaussée, résidents et Tarnosiens profiteront aussi d’initiatives solidaires : atelier vélo de l’association Clavette & Cie, salle de spectacle « Microphone », restaurant solidaire « La Mutinerie ». Dans l’escalier du deuxième immeuble, des fresques de Taroé mènent au rooftop avec un vaste jardin public de 2 000 m² et, dès juillet, un bar-snack « La Méridienne » ouvert à tous. Des espaces conçus pour faire du site un lieu de partage, dépassant largement l’usage habituel d’un simple logement.

Le rooftop © Sébastien Arnouts

Une alternative à la maison individuelle

Avec la résidence Grândola, Tarnos entend démontrer qu’un habitat participatif, soutenu par une politique ambitieuse, peut répondre aux défis du logement abordable tout en recréant du lien social et une dynamique économique. Dans un contexte de forte demande –  3 000 demandes non satisfaites pour 14 000 logements sociaux dans les Landes – les élus misent sur la multiplication de ce modèle innovant. Isabelle Dufau, présidente de la Communauté de communes du Seignanx, voit en Grândola « un symbole fort de la mutation de la ville » et espère que l’étude lancée par le doctorant Théo Lopez, prouvera que ce type d’habitat peut devenir une alternative concrète à la maison individuelle. 

Xavier Fortinon, président du Conseil départemental, a souligné la nécessité de garantir l’accès au logement par une action foncière volontariste : « nous avons un combat à mener et sachez que le Département, loin de réduire les moyens alloués au logement, a quasiment doublé les aides accordées ». Pour l’avenir, il annonce la création d’une foncière, outil permettant de mieux maîtriser le marché immobilier local1. Autre ambition : élargir le dispositif du Bail Réel Solidaire au logement libre, car « c’est un modèle juridique inédit en France, une innovation qui pourrait servir aussi bien le logement social que l’accession classique ».

Vue depuis une terrasse © Sébastien Arnouts

Avant de clore son discours, le maire Marc Mabillet a annoncé le lancement, dès cet été, de la deuxième phase du projet avec la construction de la résidence Passionaria, bientôt suivie d’une troisième opération. À terme, ce quartier unique comptera 300 logements de ce type, faisant de Tarnos un véritable laboratoire de l’habitat partagé.


1 Une foncière est un outil de portage, au service des territoires, ayant pour mission d’acquérir et de gérer des terrains en vue de réaliser des logements abordables, au moyen d’un bail de longue durée.
 

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