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02/05/2025
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À l’occasion de la 3e édition du Mois landais de l’autisme en avril, le Département a souhaité accueillir dans ses services deux personnes avec troubles du spectre de l’autisme. « On essaie de porter en interne nos politiques publiques, en l’occurrence l’insertion des personnes en situation de handicap », explique Gilles Barrouillet. Conformément à la volonté de Xavier Fortinon, président du Conseil départemental, le correspondant handicap de la collectivité voit plus loin : « chaque fois que le Département aura l’occasion d’embaucher une personne avec les compétences requises en situation de handicap sur des postes correspondant à ses besoins de recrutement, il le fera ».
« J’ai vécu de nombreuses expériences professionnelles dans différents domaines car j’étais sans cesse à la recherche d’un équilibre, d’une plénitude dans la profession choisie en fonction de mes intérêts spécifiques. Je ressentais beaucoup de mal-être et mes interactions sociales étaient compliquées. J’avais énormément de mal à aller vers les autres, je me sentais en décalage. J’ai dû me suradapter pour m’intégrer sans réussir à comprendre pourquoi c’était si difficile.
Cette anxiété sociale a été une barrière à mon évolution dans le monde du travail, entre autres. J’ai dû réduire mes temps d’activité car mon corps et mon mental ne suivaient pas. Cela a engendré des années de souffrance psychologique. Ces difficultés m’ont fait traverser des périodes de dépression et procuré un sentiment de honte et de culpabilité persistant, une perte de confiance en moi.
J’ai été diagnostiquée pour des troubles du spectre de l’autisme avec syndrome d’Asperger il y a seulement 4 ans et demi, à 46 ans. Cela a éclairé ma vision de moi-même. Cela ne veut pas dire que c’est plus facile mais ça me permet d’avoir une analyse plus rationnelle des événements que je vis. Je vais deux demi-journées par semaine à l’hôpital de jour à Saint-Pierre-du-Mont pour des activités sportives et artistiques ou pour des rendez-vous avec une psychologue ou un psychiatre.
Côté travail, je suis accompagnée par une professionnelle de la plateforme Emploi accompagné. Sa persévérance m’a permis de me réorienter. Travailler en bibliothèque était un des mes souhaits, étant plus jeune.
J’ai découvert l’environnement de travail de la Médiathèque départementale lors d’un premier stage de 15 jours en octobre 2023. Les différents personnels ont échangé avec moi sur leurs compétences et leurs parcours., c’était motivant.
Cette seconde immersion d’un mois, à raison de quatre après-midis par semaine, a confirmé mon envie de vouloir y travailler. Le cadre est stable et sécurisant pour moi. J’ai fait de la recotation de documents, du retour d’ouvrages, du rangement. C’est un travail répétitif, minutieux, avec beaucoup de manipulations et une logique dans les procédures. J’ai été considérée comme une employée ordinaire et j’ai eu le sentiment d’avoir allégé le travail de ma collègue référente.
J’aimerais beaucoup intégrer l’équipe à temps partiel afin de retrouver un équilibre dans ma vie professionnelle et personnelle ».
« J’ai été diagnostiqué pour une forme d’autisme à l’âge de 18 ans. Depuis 2023, j’ai intégré le Samsah de l’Algeei pour jeunes adultes autistes âgés de 15 à 25 ans. J’ai toujours bien aimé l’informatique, les jeux bien sûr, mais aussi démonter les ordinateurs, comprendre comment ils fonctionnaient. J’ai suivi plusieurs formations en alternance avec L’AFPA (Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes, ndlr) et avec Campus Landes, afin de monter en compétence.
En 2024, j’ai entamé une nouvelle formation avec l’AFPA de technicien supérieur systèmes et réseaux (TSSR). Madame Lataste, ma référente Emploi accompagné, comprend mes problématiques. Elle se charge du premier contact téléphonique avec les employeurs potentiels, car cela reste un stress pour moi. C’est elle qui m’a obtenu ce stage d’un mois au service informatique du Département des Landes.
J’ai fait des tâches que je n’avais jamais abordées jusqu’ici. C’est concret, lié au matériel informatique et ça me plait. Mes collègues me répondent chaque fois que je demande un conseil mais j’ai aussi appris à me débrouiller tout seul et j’ai gagné en autonomie. Confronté à un problème, je stresse au début mais je ne me décourage pas, je cherche la solution et je n’hésite plus à demander à quelqu’un.
Ce stage m’a reboosté. Je me sens capable, si on m’apprend comment faire, d’assumer les différentes missions d’un service informatique dans une collectivité. La formation à l’AFPA se termine le 13 juin. Je veux absolument obtenir mon diplôme de TSSR, qui est équivalent à un BTS. Cela me permettra d’accéder plus facilement à un emploi ».
Qu’est-ce-que l’emploi accompagné ?
L’emploi accompagné est porté par l’Adapei et par les Jardins de Nonères. Il s’adresse aux personnes avec RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) les plus éloignées de l’emploi. Les bénéficiaires ont entre 16 ans et l’âge de la retraite. Ils sont orientés par la MLPH (Maison landaise des personnes handicapées) ou le réseau public de l’emploi (France Travail, Mission Locale, Cap Emploi).
C’est un accompagnement individuel, pas à pas, au plus près des besoins de la personne, explique Marie Lataste, référente emploi accompagné aux Jardins de Nonères : « notre mission est de lever tous les freins, que ce soit la santé, le logement, la mobilité. On peut par exemple aider à l’obtention du permis ou trouver des solutions de déplacement alternatives, comme le covoiturage. On peut aussi intervenir en entreprise pour sensibiliser les collègues sur la question du handicap ou trouver des solutions de financement pour des aménagements facilitant les conditions de travail ».
L’emploi accompagné est sans limitation de durée et peut être renouvelé tout au long du parcours vers l’emploi. Au total, Marie Lataste et ses 4 confrères de l’Adapei accompagnent actuellement 110 bénéficiaires dans l’ensemble des Landes : « nous recherchons systématiquement des emplois (entreprises et collectivités) dans le milieu ordinaire du travail. Si l’adaptation est vraiment trop compliquée, nous accompagnons alors vers le milieu protégé comme les Esat (Établissement ou service d’aide par le travail), ce qui a pour conséquence de cesser l’emploi accompagné ».
Pour aller plus loin
Les sites du département