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20/01/2023
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Avec 29,6 licences pour 100 habitants en 2018, les Landes sont le département le plus sportif de Nouvelle-Aquitaine. Mais les femmes ne représentent en 2021-2022 que 36,9 % des effectifs, ce qui est en-deçà de la moyenne régionale. Animé par la volonté que chacun et chacune puisse pratiquer son sport favori, le Département a mené en 2021 une étude sur les politiques sportives à l’aune de l’égalité femmes – hommes. Celle-ci a pointé la persistance d’idées reçues et des déséquilibres, notamment dans les sports les plus populaires chez nous, le football et le rugby. Un constat repris par les intervenants de la table ronde organisée en janvier 2022 par le Conseil départemental à l’Espace François-Mitterrand à Mont-de-Marsan.
La prise de conscience fait son chemin dans le sport landais. Dès le mois de mai 2022, le Comité départemental olympique et sportif des Landes (CDOS 40) mettait l’accent sur une meilleure intégration des jeunes filles avec la soirée « Sportives un jour, sportives toujours », à Rion-des-Landes. Un focus justifié par son président, Philippe Crosnier : « si vous prenez la répartition à 8 ans, on est à 50 – 50 et le déséquilibre se crée ensuite pour atteindre 35 % – 65 % à 18 ans ».
À l’occasion de la Journée internationale du sport féminin, le 24 janvier, le CDOS 40 enfonce le clou avec une Semaine landaise du 22 au 29 janvier. Le point d’orgue a lieu le 28 janvier au stade Colette Besson à Dax avec les demi-finales du Championnat de France féminin de pelote basque trinquet gomme creuse et des démonstrations d’escalade, d’escrime ou de badminton par des clubs dacquois. Un événement festif qui préfigure des actions de fond pour changer les regards et les mentalités.
Le 25 mars, à l’instigation du CDOS 40 et du Département, les États généraux du sport landais auront pour thème l'égalité femmes – hommes. « L’idée, que nous partageons totalement avec le Conseil départemental, est de faire de cette démarche de sensibilisation un des points centraux de notre politique de promotion du sport », explique Philippe Crosnier.
En premier lieu, il s’agit de combattre des stéréotypes à la peau dure. L’équitation, le basketball et le tennis sont les sports favoris des Landaises tandis que le football et le rugby sont à la traîne. « De nombreuses familles n’imaginent pas leurs filles s’adonner à certaines disciplines », constate le président du CDOS 40, qui compte surfer sur la dynamique des Jeux de Paris 2024 : « nous souhaitons organiser un Village olympique qui ira dans toutes les villes landaises et fera découvrir des sports dans lesquels les filles sont sous-représentées ».
La puberté et l’évolution physique liée au passage de l’adolescence ont également été identifiées comme des facteurs de décrochage vis-à-vis de la pratique sportive. En s’appuyant sur des films traitant de cette question, le CDOS entend mener des actions de sensibilisation dans les collèges. « Il y a un déficit d’information qu’il faut surmonter », analyse M. Crosnier, qui pointe aussi le phénomène selon lequel les adolescentes s’identifient beaucoup plus aux influenceuses beauté des réseaux sociaux qu’à des sportives : « on voudrait montrer que le sport n’enlaidit pas et qu’il est tout au contraire source de bien-être ».
Les fédérations de sport scolaire – l’USEP (maternelle et primaire) et l’UNSS (enseignement secondaire) – ne sont pas en reste. L’Éducation nationale a instauré dans le cahier des charges des associations sportives une clause stipulant que toute ouverture d’une section masculine doit s’accompagner de son pendant féminin. « Il ne suffit pas de proposer une pratique mixte, mais aussi d’aider chaque enfant, et tout particulièrement les filles, à prendre confiance en soi, sans la pression du jugement des autres », souligne Marion Brèthes, déléguée départementale de l’USEP, à la tête d’un comité directeur composé de 10 femmes et de 8 hommes.
Un exemple rare dans le sport landais où la gouvernance est essentiellement masculine. En 2020, presque 70 % des 46 comités départementaux sportifs sont présidés par des hommes et seulement 21 % des 462 écoles de sport landaises sont dirigées par des femmes. Une tendance historiquement ancrée, que l’USEP s’efforce de modifier, en organisant des journées où les enfants endossent en alternance les rôles de joueur, entraîneur, dirigeant, arbitre, organisateur, spectateur, « afin de leur faire prendre des initiatives et leur donner le goût des responsabilités pour les amener à s’investir plus tard ».
Les comités et les clubs emboîtent ce mouvement pour l’égalité femmes –hommes. Prenons l’exemple du football, qui recensait 12 500 pratiquants en 2019, pour seulement 8,63 % de licences féminines. Le District des Landes a réagi avec une nouvelle structuration des compétitions avec des championnats par équipes de 11 ou de 8, ce qui a eu pour effet une hausse des licenciées. Initié par la Fédération française, l’opération « Toutes foot » permet aux clubs de mettre sur pied des actions de promotion : portes ouvertes, stages, ouverture de sections féminines… Marion Brèthes, qui est également secrétaire générale du District des Landes, insiste sur « le travail accompli depuis 5 ans pour accroître les formations de dirigeantes, d’arbitres, de bénévoles, d’encadrantes ». Résultat : + 5 % de licences dirigeantes en 2022.
De manière générale, les comités sportifs appuient sur différents leviers pour attirer des jeunes filles et changer les idées reçues : sensibilisation à la pratique, opérations de détection, promotion en milieu scolaire, création de sections féminines et de compétitions dédiées… Dernier exemple en date, en décembre 2022 à Mont-de-Marsan : une trentaine de judokates landaises ont participé à deux sessions d’entrainement sous la houlette de Karine Petit Dyot, conseillère technique nationale, et à un temps d’échanges intitulé « Mondo », permettant d'aborder différents sujets liés à la pratique du sport en tant que femme (image du corps, santé, filière haut niveau, études, etc.). Parce que le sport reste avant tout un magnifique vecteur d’épanouissement personnel…
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