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14/06/2022
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Le titre de l'exposition a été soufflé par le crâne de René Descartes, auteur du célébrissime « Je pense dont je suis ». « Au milieu des 30 000 crânes que nous conservons au Musée de l'Homme, le titre était là devant nous, c'était logique », commente le biophysicien Christophe Lavelle, commissaire scientifique de l'exposition créée en 2020.
Avec ses équipes, ce chercheur au CNRS et au Museum national d'histoire naturelle a travaillé trois ans pour aboutir à ce parcours explorant les facettes biologiques, culturelles et écologiques de l'alimentation. « Comment la société amène des différences culturelles sur les comportements alimentaires ? Pourquoi la viande rouge est associée au mâle et la salade healthy aux femmes, d'où ça vient ? », s'interroge le spécialiste qui évoque aussi « des choses beaucoup plus dramatiques comme le gavage humain chez les femmes en Mauritanie car le code sociétal fait qu'il faut qu'elles soient grasses pour être appétissantes sexuellement ».
La construction du goût, les manières de table (par terre à la japonaise, debout, à table ou au bureau), les différences genrées, les enjeux religieux, ce qu'on s'autorise à manger (insectes...) : tout y passe, pour le plus grand bonheur de Michel Guérard. Le chef triplement étoilé d'Eugénie-les-Bains, pape de la cuisine minceur, avoue, lui, ne s'être jamais imposé d'interdits culinaires : « la curiosité nous pousse à être créatifs, à surprendre, pour faire plaisir. Et pour être parfait dans le genre, il faut être gourmand ! ». Et de se rappeler des langues de canards en gelée lors d'un voyage en Chine ou la patte de palmipède colorée au four qu'il avait mise un jour en réceptacle d'un ragoût de légumes : « il y a des cuisines de civilisations comme en Chine et en France, et il y a les autres... ».
Au fil de l'exposition, des ustensiles culinaires du monde sont mis en avant dans des jeux de lumière : râpe indienne à noix de coco, spatule pour le porridge de mil ou sorgho, coupe iranienne médiévale, presse-citron en porcelaine, etc. Fraîchement arrivée comme directrice du Musée de Samadet, Alizée Le Pannérer, a d'ailleurs remercié le Musée du Quai Branly à Paris, le Musée Bernard d'Agesci à Niort ou le Musée de la Chalosse pour ces prêts d'objets relatifs au manger à travers le monde : « c'est le symbole d'une nouvelle étape, avec des partenariats exemplaires entre institutions ».
La riche exposition qui s'attache, cette année, aux patrimoines culinaires, sera prolongée en 2023 autour des questions d'élevages pour nourrir l'humanité d'aujourd'hui et de demain. « Deux belles années de découverte donc pour accompagner le départ d'un grand projet patrimonial », a salué Rachel Durquéty, vice-présidente du Conseil départemental, déléguée à la Culture. L'idée est en effet de réussir à rapprocher, dans quelques années, la Maison de la céramique et le Musée de la faïence en un seul lieu de vie patrimonial au centre-bourg de Samadet qui, de 1732 à 1840, vécut ses heures de gloire avec sa Manufacture Royale.
Autour de l'exposition
2 conférences :
- le 9 octobre à 16 h. Eric Birlouez, ingénieur agronome : Une histoire du goût de l'Homo habilis au XXIe siècle.
- le 16 octobre à 16 h. Nora Bouazzouni, journaliste et autrice des essais Faiminisme. Quand le sexisme passe à table et Steacksisme. En finir avec le mythe de la végé et du viandard.
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