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La MPF à l’écoute des enfants victimes ou témoins de violences

27/10/2025

178 vues

© S. Zambon | Dpt 40

La Maison de protection des familles est devenue en quatre ans un maillon central dans la lutte contre les violences intrafamiliales et sexuelles, en mariant prévention et recueil de la parole.

Dirigée par l’adjudant-chef Élisabeth Laguian depuis sa création en 2021 à Mont-de-Marsan, l’unité de six gendarmes couvre toutes les Landes, à l’exception des quatre communes police (Dax, Mont-de-Marsan, Saint-Paul-lès-Dax et Saint-Pierre-du-Mont). Même si le volet judiciaire, avec l’audition d’enfants témoins ou victimes de violences, représentait 41 % de ses activités en 2024, elle met l’accent sur la prévention en intervenant gratuitement dans les établissements scolaires, de la grande section de la maternelle au lycée, sans oublier l’enseignement professionnel et les instituts médico-éducatifs. 

De gauche à droite : adjudant Laurence Vuillaume, adjudant Fabrice Louit, adjudant Raihau Tauotaha et adjudant-chef Élodie Menis. Absentes sur la photo : adjudant-chef Élisabeth Laguian (chef de groupe) et adjudant-chef Sophie Mazure © S. Zambon | Dpt 40

Sensibilisation adaptée à l’âge

Les sous-officiers adaptent leurs thématiques aux niveaux des classes : notion d’intimité pour les plus petits, violences scolaires ou intrafamiliales et égalité filles-garçons à partir du CP, danger des écrans et des réseaux sociaux en CM1/CM2. Ils s’appuient sur leur expérience de terrain en intégrant les retours des élèves « afin de coller à la réalité quotidienne des jeunes », explique l’adjudant-chef Élodie Menis : « on provoque le plus d’échanges possible. Plus les élèves sont jeunes, plus il y a des discussions. Ce n’est qu’à partir de la 4e que la crainte du regard des pairs se fait plus sentir. Notre but est de libérer la parole et d’éveiller les esprits en faisant comprendre que telle ou telle attitude est anormale ». « Il y a le respect de l’uniforme, mais pas la barrière », constate avec satisfaction l’adjudante Raihau Tauotaha.

Si le bon usage des réseaux sociaux et le cyberharcèlement sont les thèmes les plus prisés par les établissements, il arrive que des enseignants choisissent un sujet parce qu’ils se posent des questions sur le comportement d’un enfant. Les gendarmes redoublent d’inventivité pour faire passer leur message : bande dessinée avec les résidents de l’IME de Lesperon (qui ont aussi élaboré un clip vidéo à l’attention des scolaires), clip vidéo à l’école primaire de Saint-Sever, escape game pour les collégiens, témoignages de femmes et d’hommes exerçant des métiers ou des sports à rebours des clichés de genre (rugbywoman, sage-homme…) à Mugron et Liposthey, rencontres intergénérationnelles avec des Ehpad à Morcenx, Saint-Sever ou Hagetmau…

Adjudant-chef Élodie Menis © S. Zambon | Dpt 40

L’art de recueillir la parole

Ces rencontres avec les jeunes Landais révèlent parfois des situations d’urgence mais 80 % des auditions réalisées par les agents de la MPF se font sur sollicitation d’une unité de gendarmerie. La plupart du temps, le recueil de la parole, incontournable pour le lancement d’une procédure judiciaire, se fait dans une des deux UAPED (Unités d’accueil pédiatrique pour enfants en danger) landaises, installées dans les hôpitaux de Mont-de-Marsan et Dax. Il peut alors être suivi, sur requête du magistrat, d’un rendez-vous avec un médecin puis d’une expertise psychologique. Le tout est ensuite remis à la brigade solliciteuse qui mène son enquête sur cette base.

Les gendarmes de la Maison de protection des familles ont tous reçu la formation au protocole de recueil de la parole de l’enfant dispensée par le centre national de formation au renseignement et à l’investigation de Rosny-sous-Bois. L’adjudant Fabrice Louit énumère les qualités requises pour une bonne audition : « l’écoute active, l’empathie, l’humilité, la patience face aux silences de l’enfant pour respecter son rythme de confidences ».

Adjudants Fabrice Louit et Raihau Tauotaha © S. Zambon | Dpt 40

Avant de rejoindre la MPF, les six sous-officiers se sont tous progressivement spécialisés, au cours de leur carrière en brigade, dans les enquêtes judiciaires concernant des mineurs. « On se sent plus utile, on a l’impression de rétablir la balance en faveur de personnes qui ont du mal à se défendre », confie l’adjudant Laurence Vuillaume. « C’est un honneur d’écouter leurs mots et leurs maux et de pouvoir porter en justice les méfaits dont elles sont victimes », renchérit Raihau Tauotaha. 

Je me sens à ma place, heureuse de participer à cette prise de conscience de la Gendarmerie qui, depuis 20 ans, met de plus en plus au centre la parole de la victime mineure.

Citation de Adjudant-chef Élodie Menis

Un acteur incontournable d’un maillage de plus en plus efficace

Unie par cette vocation commune, l’équipe est très soudée, maniant l’humour et la cohésion pour surmonter des entretiens parfois éprouvants. « On peut être touché par un détail qui peut sembler anodin mais qui nous remue intimement : une bouille, une parole, un geste », souffle Élodie Menis.

© S. Zambon | Dpt 40

Malgré des moments difficiles, la chef adjointe de la MPF mesure le chemin parcouru par son unité : « depuis deux ans, on est vraiment bien identifié par les associations, les établissements scolaires et les mairies, grâce au bouche-à-oreille et grâce à nos actions communes avec des partenaires tels que l’Adavem-JP, le CDIFF, l’Aide sociale à l’enfance du Département, l’Éducation nationale ou la Ligue de l’enseignement ». La parole se libère et un maillage s’est créé dans les Landes pour trouver des solutions adaptées à chaque situation, souligne la gendarme : « les victimes sont redirigées vers le bon service, que ce soit le nôtre pour les violences ou d’autres acteurs pour le logement, la santé ou l’accès aux droits ».

Les actions de la MPF en 2024

41 % de l’activité consacré au judiciaire

39 % à la prévention

20 % aux partenariats et au développement de projets

14 186 élèves sensibilisés (5 795 en primaire et 8 390 en secondaire)

191 auditions d’enfants victimes ou témoins de violences sexuelles ou intrafamiliales
 

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