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04/09/2025
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« Le bien manger, c’est aussi le bien étudier » : Maud Kosmicki, toute nouvelle principale du collège Cap de Gascogne, ne cache pas son plaisir de diriger un établissement qui allie bons résultats et bons plats. Avec 94 % de réussite au Diplôme national du Brevet en 2025, soit 4 points de plus que la moyenne académique, les collégiens saint-séverins se sont mis au diapason d’une cantine qui affiche 57,5% de produits durables et de qualité dont 30,5% de bio, bien au-dessus des attendus de la loi EGalim qui impose à la restauration collective publique de proposer au moins 50% de produits durables et de qualité dont au moins 20% de produits bio.
Les jeunes gourmets ne s’y trompent pas puisque 96% des élèves sont demi-pensionnaires, pour 420 repas quotidiens. Le dynamique chef de cuisine, David Lapeyre, communique d’ailleurs beaucoup avec eux, les invitant par exemple, via le logiciel Pronote, à deviner les ingrédients cachés dans certains plats, comme la courgette remplaçant avantageusement la matière grasse dans le moelleux au chocolat servi au dessert le jour de la rentrée.


Adepte du roulement des postes pour favoriser la polyvalence de son équipe, le responsable de production se veut aussi très volontariste dans la lutte contre le gaspillage alimentaire : « nous élaborons des menus « petite faim » et « grande faim », les fruits sont coupés en tranche, comme le pain. Et les légumes non consommés sont récupérés pour faire des potages ». Résultat : 36 grammes seulement de déchets par convive et par repas, un des meilleurs scores du département. Toujours plus vertueux, Cap de Gascogne a été en octobre 2022 le premier établissement public landais à se lancer dans le compostage collectif avec l’installation, en partenariat avec le Sietom de Chalosse, de trois bacs de 1 000 litres, dont l’un accueillant les biodéchets collectés à la fin du service.
Rien d’étonnant donc à ce que Xavier Fortinon, qui voit dans la restauration scolaire « le pilier de l’action éducative du Département », ait choisi ce bon élève des cantines landaises pour sa traditionnelle visite de rentrée des collèges le 1er septembre. Le président du Conseil départemental souhaitait rappeler l’engagement de sa collectivité « pour une restauration scolaire de qualité, durable et éducative » : « quand d’autres tout près d’ici choisissent de déléguer au privé le service de restauration, nous faisons le choix de la régie et du service public ». Les familles landaises en mesurent concrètement le bénéfice avec un tarif unique du repas fixé à 3 euros alors que le coût moyen de fabrication s’élève à 9,30 €. Le Département prend donc à sa charge deux tiers de la facture réelle, un effort loin d’être négligeable quand on sait que près de 2 millions de repas sont servis chaque année dans les cantines landaises…

« Nous investissons, nous innovons, nous soutenons », a martelé Xavier Fortinon pour défendre « une dépense publique utile », avant d’énumérer quelques actions d’accompagnement des établissements : formation des personnels (techniques de cuisson, management, sécurité alimentaire…), développement de nouveaux outils, amélioration de l’ergonomie des postes de travail, valorisation des agents avec l’édition en 2023 d’un livre de recettes concoctées par les cuisiniers et d’un numéro spécial de la revue Mon quotidien.
Avec 39,7% de produits durables et de qualité, dont 24,4% de bio, au 1er semestre 2025, les collèges landais ont progressé au regard des objectifs de la loi EGalim mais demeurent encore en retrait sur le volet produits durables. « Nous devons donc poursuivre et accélérer nos efforts », a déclaré le président du Département, qui, dans cette optique, a annoncé la mise en place de cinq groupements de commandes alimentaires couvrant l’ensemble du territoire. Cette démarche, qui vise à organiser la rencontre entre les besoins de la restauration scolaire des collèges publics landais et l’offre de notre territoire, sera pilotée par deux agents départementaux (une diététicienne et un coordonnateur de groupements). « Cela permettra de faire beaucoup plus appel aux producteurs locaux : il y aura pour eux un effet de masse important et également un effet de levier dans l’atteinte des objectifs Egalim pour certains collèges qui sont un peu en retard sur les produits de proximité », a résumé Xavier Fortinon. Le démarrage opérationnel est prévu pour le 1er janvier 2027.

Au-delà de la restauration scolaire, le successeur d’Henri Emmanuelli est revenu sur les actions éducatives et citoyennes qui accompagnent les collégiens landais dans leur parcours. Il a notamment mis l’accent sur les initiatives qui s’efforcent de donner aux jeunes des « clefs d’émancipation », à l’image de la lutte contre les stéréotypes de genre, des projets dédiés aux sciences et à l’esprit critique ou du « plan piscines » doté de 4 millions d’euros.
Le président du Département a rappelé son attachement à « une école réellement inclusive, qui ne soit ni une charge supplémentaire pour les enseignants, ni une souffrance pour les élèves », alertant notamment sur les difficultés rencontrées par les AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap), « dont les conditions de travail restent marquées par la précarité, la mutualisation excessive des missions et un statut fragile ». À ce titre, la présentation, du jardin réalisé par 13 élèves en situation de handicap cognitif a démontré qu’il y a « des choses qui vont bien dans l’école inclusive », pour reprendre le message d’espoir d’Esther Curutchet, coordinatrice du dispositif ULIS au collège de Saint-Sever.

Pour sa première rentrée dans les Landes, Claudine Lajus, nouvelle directrice académique des services de l’Éducation nationale, s’est voulue résolument positive : « tout est fait pour que les jeunes landais se sentent bien ». Arnaud Tauzin, maire de Saint-Sever, a remercié le Département pour sa participation à deux réalisations qui amélioreront encore les conditions de vie dans un établissement entièrement rénové en 2018 : le passage Plume, une traversée piétonnière reliant le collège au centre-ville qui sera inaugurée le 19 septembre, et les aménagements de sécurisation des abords du gymnase Laloubère utilisé pour les séances de sport collectif.
Avant de conclure son discours, Xavier Fortinon a réaffirmé sa préoccupation sur l’avenir du site landais de l’Inspé (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation). Il a plaidé pour l’ouverture d’un parcours de licence « Professorat des écoles » à Mont-de-Marsan dès 2026 ou 2027 : « former localement les enseignants de demain, c’est assurer l’ancrage territorial de l’école républicaine et son égal accès pour tous ».
Pour aller plus loin
Les sites du département