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Les curistes de retour dans les thermes landais

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Depuis la reprise nationale des cures, le 19 mai, les établissements du premier département thermal de France rouvrent peu à peu. Pour le plus grand plaisir des curistes. Reportage à Dax et Préchacq.

02/06/2021

© S. Zambon | Dpt 40
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Printemps 2020, la crise Covid ayant mis à l'arrêt les thermes de l'Hexagone, Germain et Marie-Josée Birkly ont été contraints d'annuler leur venue à Préchacq-les-Bains où, depuis cinq ou six ans, ces Lorrains posent leur valise pour trois semaines de cure avant l'été. Cet ex-mineur de fond atteint de silicose, une maladie pulmonaire incurable causée par l'inhalation de poussière, vient profiter des nébulisations, bains nasaux et aérosols dans cette station spécialisée dans le traitement des voies respiratoires et des rhumatismes. « Les soins permettent de stabiliser l'avancée de la maladie », dit-il, ravi de se balader à nouveau dans les jardins de cet ensemble basco-landais de la Chaîne thermale du soleil. « Ici, c'est une ambiance très familiale et on est au calme, alors c'est repos, repos, repos, ça fait du bien ! », ajoute-t-il, toujours de bonne humeur malgré sa clavicule cassée.

Bains de boue et douches térébenthinées

Madame se tourne plutôt vers les douches térébenthinées et les bains de boue contre ses rhumatismes : « l'an dernier, sans la cure, c'était cata au niveau de mes articulations, les douleurs ont été plus vives. Quand on vient ici, on va mieux pendant environ 8 mois, j'avais besoin de revenir ! »

Beaucoup en profitent aussi pour faire du tourisme après la matinée de soins, et découvrir les Landes, comme Françoise Noël, venue des Ardennes.

A Préchacq, dans ces thermes à la campagne, les eaux sulfatées-calciques sortent naturellement à 60° C et les sulfurées émergent à 18° C, le tout sur 400 mètres de distance. Issues des alluvions des crues de l'Adour, les boues, affinées pendant 24 mois dans des bassins larges et profonds irrigués des eaux bienfaisantes, passent, ici, directement des bacs en plein air à la peau des curistes. Ce jour-là, Bruno, des services techniques, remplit d'ailleurs des seaux pour les monter à l'étage où se font les soins en cabine.

Ce côté très naturel est ce qui a titillé la curiosité de Jacky et Christiane Buisson, venus spécialement de Savoie jusqu'à Préchacq pour la première fois cette année, après avoir essayé plusieurs stations en France. « Ma sœur est venue deux années de suite, elle nous a dit qu'ici, la boue était directement appliquée par quelqu'un sur les articulations, ça ne se voit plus beaucoup ailleurs », explique-t-il. Le couple a dû annuler deux fois l'an passé à cause des fermetures imposées par la crise sanitaire. Alors, à la réouverture, ils n'ont pas hésité une seconde, « en plus il y a moins de monde, c'est très agréable », disent ces primo-vaccinés anti-Covid.

Les boues passent directement des bassins d'affinage aux cabines de soins © S. Zambon | Dpt 40

D'ordinaire, l'établissement peut en effet accueillir jusqu'à 350 ou 400 personnes en même temps. La semaine de reprise, « on a démarré à 100 curistes, puis 200 la suivante... Il était temps que ça reprenne, l'hiver a été très long. Mais dès que les clients ont su la date de réouverture, c'est vite reparti. Le mois de juin s'annonce pas mal ; l'été c'est toujours plus compliqué », explique Thierry Colson, directeur depuis janvier 2020 après des années à Eugénie-les-Bains. Sur place, tout le monde a repris ses habitudes, et la trentaine de salariés - la majorité à temps plein en saisonnier - est de retour au travail, avec un protocole sanitaire très strict (masques, désinfection, vaccin ou tests PCR réguliers...). M. Colson trouve d'ailleurs « assez surprenant qu'on ait été fermés en étant considérés comme du loisir alors qu'on fait du soin ».

Ceux qui n'ont pas pu venir en cure l'an dernier, ont eu beaucoup plus de douleurs, ils ont souvent repris des médicaments, des anti-inflammatoires, et certains ont dû refaire de la kiné, ils me disent que la cure 2020 leur a vraiment manqué. En tout cas, si l'an passé, les gens avaient peur de la Covid, cette année on les sent rassurés avec la vaccination.

Citation de Dr Bernard Karrasch, médecin thermal à Préchacq-les-Bains

Même ambiance aux Thermes du groupe Bérot à Dax, où comme ailleurs il a fallu trois semaines de remise en route, entre nettoyage, désinfection et analyses sanitaires. En plein cœur de ville, dans le bâtiment en vitres et persiennes en bois créé par Jean Nouvel à côté du Splendid Hôtel art-déco, la grande piscine derrière les arbres exotiques est à nouveau le lieu privilégié des exercices de gymnastique avec kiné. Bonnet sur la tête et frite en mousse à la main, ils sont tout juste trois curistes dans l'eau. Et une cinquantaine d'autres à arpenter les couloirs en cette semaine de reprise.

« On n'est pas plein mais la symbolique d'ouvrir et de ne plus être les seuls dans les Thermes est déjà forte. On ressent en plus une forte appétence au téléphone et sur internet », savoure le directeur Sébastien Carpentier, rappelant que l'an passé, 7 curistes sur 10 ont été privés de cure. D'ici 15 jours, 130 nouveaux clients en peignoir sont attendus sur une capacité maximum de 420.

« Nous sommes soulagés d'accueillir enfin des curistes dans un climat de sécurité renforcé grâce à la vaccination, c'est un atout significatif pour rassurer l'ensemble des personnes qui fréquentent l'établissement, curistes comme salariés », poursuit-il.

Vaccins ou tests PCR

Avec 64 ans d'âge moyen, les curistes font partie d'une tranche de la population très largement vaccinée. « Dans tous les établissements, le protocole est clair. S'ils ne sont pas vaccinés ou si leur schéma vaccinal n'est pas complet, ils devront se faire tester avant de venir et durant leur séjour. Le médecin thermal, dans le respect du secret médical, fera une ordonnance d'arrêt de cure si un test venait à être positif. Tout est verrouillé », fait valoir le responsable, rappelant que l'an passé, il n'y a eu aucun cluster dans aucun établissement thermal français.

Exercices dans la grande piscine des Thermes, à Dax © S. Zambon | Dpt 40

Françoise Fath a été parmi les premières vaccinées au tout début de la campagne nationale, « j'ai des problèmes de bronches et je voulais revoir mes petits-enfants ! ». Pour la troisième année aux Thermes de Dax, cette Girondine de Pessac, en peignoir et charlotte bleus, est là pour son arthrose. Le péloïde dacquois (boue thermale), les hydromassages et les étuves locales lui font un bien fou : « j'ai réussi à venir l'an passé avant que ça ferme, mais là ça redevenait critique pour mes mains », dit-elle, après avoir récupéré ses serviettes blanches pour le prochain soin. Au comptoir, Jennifer Darracq est aussi heureuse de reprendre le chemin des Thermes le matin. Pour cette agent thermal, après des mois de chômage partiel, « ça fait du bien au moral de retravailler, et de retrouver l'ambiance et l'énergie avec les collègues ».

Mais les employés pourraient, dans certains endroits, venir à manquer pour la saison haute à l'automne. « Avec seulement 6 mois de travail sur les 18 derniers mois à cause de la Covid, certains ont préféré quitter le secteur pour travailler ailleurs. On cherche à anticiper, côté masseurs-kinésithérapeutes et agents thermaux notamment, car ce sont des métiers qualifiés dans lesquels on ne peut pas s'improviser du jour au lendemain », souligne M. Carpentier.

Jennifer Darracq ne cache pas son plaisir de retrouver clients et collègues © S. Zambon | Dpt 40

Dans le couloir de marche aux eaux bouillonnantes, trois femmes en formation testent le parcours en caillebottis effet massant, spécial jambes lourdes ou à varices. « On fait tous les soins pour mieux pouvoir conseiller ensuite les clients », note Valentine Lainé qui suit sa formation d'agent thermal en alternance au Greta de Dax sur 5 mois : « à la fin, on aura forcément un travail, on n'est pas inquiet ». A ses côtés, Françoise Lasserre est en reconversion professionnelle : « je cherchais un métier dynamique avec du contact clientèle ». Et Andrea Machado-Burgué, arrivée de Buenos Aires avec son mari français il y a deux ans, espère ainsi « continuer à aider les gens » : « j'étais dans l'homéopathie en Argentine. Maintenant j'habite à Préchacq, à trois minutes des thermes, et j'aimerais y travailler après ma formation ».

Secteur déterminant pour l'économie du territoire (commerces, artisans, prestataires...), le thermalisme concentre près de 2 000 emplois directs, 8 000 indirects, et 15 % de l’emploi total sur zone. 

100 € offerts avec les Landissimes thermales

Avec l’appui financier du Conseil départemental, le Comité départemental du tourisme des Landes offre 1 000 bons de 100 € pour profiter des bienfaits d'un séjour en cure dans un des 19 établissements thermaux des 5 stations landaises : Dax, Saint-Paul-lès-Dax, Eugénie-les-Bains, Préchacq-les-Bains, Saubusse.

Pour en bénéficier, il suffit d'être dans les 1 000 premiers à s'inscrire en ligne sur www.tourismelandes.com/landissimes-thermales/, en confirmant ses réservations.

Deux conditions :
–    réaliser un séjour thermal dans les Landes comprenant une cure thermale conventionnée de 3 semaines (remboursée totalement ou partiellement par l’Assurance maladie) + un hébergement marchand pour une durée au moins équivalente.
–    avoir effectué sa réservation après le 30 avril 2021 pour profiter de sa cure entre le mercredi 19 mai et le samedi 28 août 2021.

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