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29/09/2025
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C’est la première fois dans les Landes qu’une Opération de revitalisation du territoire (ORT) est signée par une Communauté de communes. Cette convention, qui définit un certain nombre d’actions pour rendre plus attractifs les centres-bourgs, est généralement utilisée par les communes éligibles au programme Petites Villes de demain. Il y en a 14 dans les Landes, mais Pontonx-sur-l’Adour, Rion-des-Landes et Tartas, les trois principaux pôles urbains du Pays Tarusate – environ 3 000 habitants chacun – n’en font pas partie. La Communauté de communes a donc opté pour une ORT multisites qui a été signée le 22 septembre avec l’État, le Département des Landes et la Banque des territoires.
Gilles Clavreul, préfet des Landes, a salué « un document très riche, très complet et très pensé, avec une vision urbanistique, économique, sociale et démographique qui montre une stratégie pour le territoire ». La convention-cadre définit deux grands axes pour redynamiser les trois communes : développer l’offre de logement d’une part et aménager les cœurs de ville pour les rendre plus attractifs et accueillants d’autre part.
« On ne revitalisera les centres-bourgs que si on y réintroduit des habitants. S’il n’y a pas d’habitants, il n’y a pas de commerces », a insisté Xavier Fortinon pour souligner l’importance de la question du logement. « Il est difficile pour nos concitoyens de trouver un logement à un prix raisonnable », a déploré le président du Département, que ce soit sur le littoral à cause de la tension immobilière ou à l’intérieur des terres en raison d’une augmentation des logements vacants ou dégradés.
En Pays Tarusate, « 10 % des propriétaires occupants sont sous le seuil de pauvreté », a rappelé Laurent Civel, président de la Communauté des communes et maire de Rion-des-Landes, qui a également avancé le chiffre de 1 100 logements vides. Le coût des rénovations est souvent un obstacle insurmontable, d’où le Pacte territorial de l’habitat déployé par le PETR1 Adour Chalosse Tursan qui a pour objectif d’inciter à la réhabilitation du bâti.
Le PETR a donc mis en place un volet d’information, d’orientation et de conseil à destination des propriétaires avec le Reno’Pact, guichet d’accompagnement gratuit pour définir le projet de rénovation le mieux adapté à son domicile. Une initiative qui, sous l’impulsion du Conseil départemental, a fait florès dans les Landes, s’est réjoui Xavier Fortinon : « on a eu la volonté que l’ensemble du département soit couvert par des réseaux de conseils en rénovation. Ce sont des leviers indispensables pour accéder aux solutions proposées par MaPrimeRénov’ ».
Depuis le 1er septembre, le Pays Tarusate va plus loin avec un soutien financier aux projets de rénovation, a annoncé Laurent Civel, qui mise sur « un effet levier » : « nous allons faire la banque pour les propriétaires modestes qui n’auront à payer que la TVA, le reste étant couvert par l’Agence nationale de l’habitat (ANAH), le Pays Tarusate et les trois communes ». Une enveloppe estimée entre 150 000 à 200 000 € sera mise sur la table par la Communauté de communes, qui va également encourager les ravalements de façade dans les centres de Pontonx, Rion et Tartas.
Au-delà des aides financières, il faut aussi donner à la population l’envie de réoccuper les centres-bourgs, progressivement délaissés en raison du développement des pavillons, des lotissements et des commerces périphériques qui a distendu le lien social. « L’espace public ne se conçoit plus de la même façon » qu’il y a une trentaine d’années, a constaté Xavier Fortinon. Les populations sont aujourd’hui demandeuses d’un cadre de vie à la fois dynamique et serein avec des commerces, des services et une circulation apaisée.
L’ORT du Pays Tarusate s’appuie sur l’élaboration de plans de référence, des documents définissant la stratégie d’aménagements des cœurs de ville. Les trois communes de Rion (2020), Pontonx (2021) et Tartas (2025) ont chacune échafaudé leur plan d’actions dans une logique de complémentarité à l’échelle du territoire. C’est d’ailleurs à Rion-des-Landes en novembre 2019 que fut signée la première convention-cadre entre le Département et la Banque des territoires pour un cofinancement des plans de référence.
Six ans plus tard, on a pu en voir les effets concrets lors d’une déambulation dans les rues du centre-ville de Rion. Le parc de la Mairie, la place des Droits de l’homme, l’avenue de Blotzheim, la rue du commerce et le square des écoles ont un autre visage, plus aéré et ouvert à des mobilités plus douces et plus sûres. Les voitures circulent moins vite car les chaussées ont été réduites au bénéfice de couloirs piétonniers et de terrasses élargis et certains parkings ont cédé la place à des espaces verts. Grâce au Département, une voie de contournement a permis de dévier la circulation des poids lourds qui évitent désormais le bourg. Très prochainement, le carrefour de la Bruqueyre sera aménagé dans cette optique. Les écoles et le complexe sportif ont bénéficié d’une rénovation énergétique.
Laurent Civel a énuméré les chiffres de la végétalisation, pensée pour « redonner cœur et vie au centre-ville » : plantation de 210 arbres, 2 300 m2 de massifs arborés, 750 m2 de noues végétalisées et 3 000 m2 de surfaces désimperméabilisées. En créant des îlots contre la chaleur et en contrant le ruissellement excessif des eaux de pluie, ces travaux prémunissent Rion des conséquences les plus néfastes du changement climatique.
Le coût total de la renaturation s’élève à 2 600 000 € hors taxe mais de nombreuses bonnes fées se sont penchées sur ce chantier avec un taux rarissime de subventions atteignant 70 % : 600 000 € de l’État, 410 000 € du Département, 340 000 € du Pays Tarusate, 250 000 € de la MAIF, à travers son Fonds pour le vivant dont Rion a été un des trois premiers lauréats en France en 2023, et 216 000 € pour l’Agence de l’eau Adour-Garonne. Véronique Mabrut, directrice en charge de la délégation Adour et Côtiers dans cet organisme, a justifié cette manne publique : « on parle biodiversité, confort, espace récréatif, il n’y a que du positif à mettre derrière ces notions ».
Les commerçants devraient bénéficier de cet espace public apaisé. Encore faudra-t-il les accompagner dans leurs projets de développement. Jean-Paul Terren, directeur territorial à la Banque des territoires, a annoncé la création d’une Foncière Habitat Landes « qui pourra aider les bourgs à dynamiser leurs commerces ».
À Rion-des-Landes, l’opération de revitalisation s’accompagne d’une sensibilisation des jeunes générations à la biodiversité. Un programme d’animations pluriannuel a été mis en œuvre avec la Prévention MAIF auprès des écoles, du collège et du centre de loisirs : jardin pédagogique, plantation d’arbres portant le nom des enfants… Pour mesurer les effets de la renaturation, un premier relevé de biodiversité a été effectué en juin dernier.
1 Le PETR (Pôle d’équilibre territorial rural) Adour Chalosse Tursan regroupe six Communautés de communes : Aire-sur-l’Adour, Chalosse Tursan, Coteaux et vallées des Luys, Pays Grenadois, Pays Tarusate et Terres de Chalosse. Un PETR est la structure qui suit et met en œuvre le Schéma de cohérence territoriale (SCoT), c’est-à-dire la stratégie de développement d’un bassin de vie à long terme. Le SCoT est centré sur les questions d’organisation de l’espace et d’urbanisme, d’habitat, de mobilités, d’aménagement commercial, d’environnement, dont celles de la biodiversité, de l’énergie et du climat... Il porte également les démarches issues des politiques contractuelles et territoriales (Programme Européen LEADER, animation économique, contrat territorial avec la Région...).
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